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Chic,choc et charme



mardi 3 mars 2009

L'OMBRE D'HEMINGWAY AVEC YATES


En 1961, une bombe explosa dans le milieu littéraire américain. Elle fit voler en éclats les tabous dans une Amérique que la tornade Kennedy tirerait de sa torpeur. Avec Revolutionary Road (bizarrement traduit par La fenêtre panoramique - mais la traduction de Robert Latour gomme beaucoup de la subtilité de ce livre), un certain Richard Yates fit une entrée remarquée en littérature. Kurt Vonnegut et Raymond Carver le hissèrent au rang d'écrivain-culte. James Salter le salua comme «l'un des plus novateurs romanciers d'Amérique». Voilà ce qu'a pu écrire François Busnel de l'Express.On retouve en Yates le souffle scriptural court d'Ernest Hemingway avec son avarice d'adjectifs.
Une redécouverte de cet écrivain culte grâce à une amie Isabelle Perisse est à l'ordre du jour pour un hommage posthume à cette plume hors pair.
« Onze histoires de solitude est un des dix meilleurs recueils de nouvelles écrites par un américain. »
Kurt Vonnegut

Le livre : Écrites entre 1951 et 1961, les onze nouvelles du recueil traitent de ce mal intemporel qu'est la solitude. Il y a la solitude de l'enfant à l'école comme dans « Le docteur jeu de quilles » et « Une petite fête pour Noël ». Les deux nouvelles évoquent la relation potentiellement destructrice qui peut naître entre un élève et son maître. La solitude du malade est aussi évoquée dans « Fini l'an 'ieux, 'ive l'an neuf! ». Dans un hôpital militaire, un tuberculeux tente d'écrire à sa fille qui vient de lui apprendre qu'elle était enceinte.
La grande majorité des personnages des nouvelles de Richard Yates est composée d'outsiders, d'incompris qui sont rejetés par la communauté qu’ils tentent désespérément d’intégrer. Que ce soit dans l’armée (« Quand Jimmy reverra sa brune ») ou dans la rédaction d’un journal (« Contre les requins »), ils luttent pour trouver leur place dans la société. Comme le disait l’auteur, ceux qui réussissent ne l’intéressent pas. Jamais méchant mais sans concession, il préfère pointer les failles d’hommes et de femmes ordinaires souvent victimes des circonstances.
Dans ces nouvelles finement aiguisées et dont les mots sont délicatement choisis, il met aussi en lumière une époque particulière de l’Amérique. Celle où le rêve américain se réalisait enfin et, en même temps, où il commençait pour certains à sonner faux. C’est l’après-guerre, la naissance des banlieues, le conformisme. Les soldats reviennent traumatisés mais sont censés agir comme si tout allait bien. Les jeunes hommes s’accrochent difficilement aux plus basses marches de l’échelle sociale. Ils sont coincés dans des mariages insatisfaisants où la femme, si elle n’est pas secrétaire pour aider aux fins de mois difficiles, attend sagement son mari à la maison (« Sans peur et sans reproche » et « Tout le bonheur du monde »). Enfin, c’est le temps des martinis, des pianos-jazz où il règne comme un arrière-goût de l’époque fitzgeraldienne (« Un pianiste de jazz formidable »).
Traduit de l'anglais (Etats Unis) par Jean ROSENTHAL
Prix public provisoire : 8,90 € TTC

Dans toutes les librairies,les vraies,les bonnes comme celle de Marc-Olivier AMBLARD à Blois

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