dimanche 24 mars 2013
DES AMOURS DERISOIRES de Virginie Carton
Des amours dérisoires ..un titre en mode oxymore…les amours sont ils dérisoires ???
La couverture du livre sous la forme d’un cœur-ballon laisse évaporer l’insouciante légéreté des lettres. Pourquoi les choses de l’amour devraient elles être graves ??
Une romancière célèbre m’avait dit…il manque parfois, au milieu litteraire qui a tendance s’asphyxier, un peu d’oxygène……Virginie Carton avec son premier roman nous emmène dans son monde éthéré et nous offre une bouffée d'air frais…. Une écriture pleine de tendresse et d’humour pour et par une génération où l’engagement résulte plus d’une opportunité que d’une vertu Il en va des romans comme des vins ..certains sont plus légers que d’autres mais on doit se méfier d’eux….l’ivresse peut être au rendez vous.
Dans le roman notre héros.. Vincent ,ne veut pas s’engager mais doit, tout de même, prendre des décisions. Les personnages hésitent, s’aiment et se désaiment. Bref, ils nous ressemblent. Dans ce roman, Virginie Carton s’interroge sur la question de l’engagement et du désir de liberté. Journaliste,spécialiste de la chanson française, l’auteure fait aussi des clins d’œil à ses chanteurs chouchous.
"Vincent était gentil et Vincent était délicat. Il avait aussi un défaut redoutable : il manquait de courage." Il va aimer Marine qu’il a rencontrée dans un zoo. Mais il se lasse, puis tombe amoureux de Juliette, la copine de son meilleur ami,entre désir de durer en couple et amour de la liberté ! Les liens se tissent et se détissent !!! sur fond musical
Derrière les mots qui dansent et virevoltent dans une ronde estivale se cachent des allusions à des films,ou des musiques….comme Coup de foudre à Notting Hill….
On a tous en nous quelque chose de Hugh Grant et ses maladresses et de Julia Roberts avec ses indécisions délicieuses
Entre Friends et Coup de foudre à Notting Hill.
Il a fallu que je rencontre physiquement l’auteure pour me rendre compte qu’avec malice elle capte le bonheur pour le restituer..elle est le bonheur de vivre..on revient aux vieilles problématiques du sérieux… Etre sérieux ..ne pas prendre tout au sérieux.. ce raccourci mental qui résume en quelques mots la substance d'une vie entière….Des amours dérisoires
Ne jamais rien prendre au sérieux pour ne pas se faire engluer dans les pesanteurs de l'âme humaine, rire de tout, surtout de soi-même et de ce qui nous blesse le plus, distancier la douleur, relativiser les sentiments, s'échapper de tout d'une pirouette ou d'un trait d'esprit, trouver la voie du juste du milieu, de l'abandon, du lâcher-prise.
Une « friendise » qu’on aime déguster comme une gourmandise sans risquer la prise de tête…..à lire dans le métro ou sur la plage ,à la maison en mettant une bonne mélodie de Jo Dassin….Si t’appelais mélancolie…..pour redevenir jeune ou le rester.
J’ai adoré et n’ai pas pu lâcher ce livre que ma moitié m’a arraché des mains à peine fermé. J’aime les livres qui me ressemblent !!! A bientôt sur les pages et sur la plage !!!!??
Henri Delorme©Le MagChic Mars 2013.
ISBN : 2246800307
Éditeur : Grasset (2012) 180 pages
Prix 14,5 €
lundi 18 mars 2013
LA PREMIERE CHOSE QU'ON REGARDE de Grégoire Delacourt
En tout cas c’est une relation charnelle que j’ai entamé avec ce bouquin à la fois physique et intellectuel.
Une lecture de Grégoire Delacourt vous entraîne dans le labyrinthe des âmes et de leur propre vérité…à peine a-t-on le temps de digérer son excellent roman La liste de mes envies que le nouveau La première chose qu’on regarde…. vous transporte dans la lumière pâle er brulante du Nord avec ses vrais gens..
Un zeste d’amour, un brin de férocité et un doigté sur le clavier de nos sentiments font de ce livre une symphonie qui vous pète à la gueule comme ces bons vieux films qui nous ont dépucelés dans nos salles de quartier.
Un tourbillon de mots et de folie pour décrire dans une fable tendre et caustique la relation étrange de ce jeune garagiste du Nord Arthur Dreyfuss et son rapport aux femmes.
N’avez vous jamais rêvé quand on sonne à la porte que ce soit votre idole..l’homme de notre de vie..la femme de nos rêves et bien c’est arrivé à Arthur…
Le 15 septembre 2010, Arthur Dreyfuss, en marcel et caleçon Schtroumpfs, regarde un épisode des Soprano quand on frappe à sa porte. Face à lui : Scarlett Johansson. Il a vingt ans, il est garagiste. Elle en a vingt-six, et elle a quelque chose de cassé.
Que faites vous ici Scarlett ?? je veux disparaître quelques jours……
Il allait aider ,protéger,cacher cette actrice.
Scarlett Johansson herself !!!oui on ne pouvait pas imputer la vision hallucinante de Scarlett à l’excès de Kronembourg..un gamin du Nord…Arthur a toujours aimé les gros seins ..il s’était même demandé s’il avait été une fille comment il aurait géré la taille de ceux-ci.
Une fille splendide sur le pas de sa porte tout droit échappée des magazines usés et archis feuilletés par ses mains pleines de cambouis……lui le garagiste qui démontait des culbuteurs et qui n’avait culbuté que la femme du notaire….
Et l’on part dans ce chassé croisé entre la star,Arthur et une certaine Jeanine Foucamprez qui va brouiller les cartes.
Et puis dites moi Arthur est ce bien la vraie Scarlett……il faudra aller à la page 71 du livre mon cher Henri….si vous voulez avoir la réponse ..
Vous qui aimez les gens célèbres voilà de quoi vous pencher sur la duperie de l’apparence et de cette beauté qu’on exhalte tous les jours véritable poison merveilleux ..
On assiste à la naissance d’un amour avec une sensibilité féminine exceptionnelle chez un homme qui ne renie pas sa « mâlité » dans sa confusion du désir.
J’ai été amoureux de Romy Schneider,tout petit ..à croire que ce livre était fait pour mon cœur de midinet (ça se dit ??)….je me suis tant plu à imaginer qu’elle ait attendu mon âge adulte pour sonner à ma porte.
Dans ce tourbillon surnage l’icône de Scarlett Johansson(elle existe en vrai.. !!)comme dans les rêves les plus dingues de ce cher Arthur bien chanceux.
L’amour on ne le raconte pas on le fait,c’est qu’on dit !!!…et bien l’auteur a réussi ce tour de force de créer cet émoi et ce trouble qui envahira plus d’une femme….et d’un homme.
Après avoir fait La liste de ses envies,Grégoire suscite la notre…et la première chose qu’on regarde ……..c’est le physique,l’apparence,la beauté…pourtant…… « 0n doit apprendre à écouter, et non seulement ses mots, mais son corps, sa vitesse, sa force, sa faiblesse et ses silences qui déséquilibrent ; on doit perdre un peu de soi pour se retrouver dans l'autre. p.154 »
Sortir de ce livre......sentir la couverture de celui ci le poser..le regarder et se dire on a fini....comme si on venait de faire l'amour...cette béatitude post coïtum que seule l'écriture transfère à la lecture dans la fusion charnelle des pages..........il y avait plus d'images dans ce livre que peut en contenir une BD!!!!
L’auteur a sonné à votre porte…ouvrez son livre !!!!
Parution Mercredi 20 mars 2013
Henri Delorme©Le MagChic Mars 2013
Editions : JC Lattès
Collection : Littérature française
Date de Parution :20/03/2013
Code EAN/ISBN : 9782709642866
Hachette : 4554051
Prix public : 17.00 €
Format : 130 mm x 205 mm
250 pages
L'auteur
Né en 1960 à Valenciennes, Grégoire Delacourt est publicitaire. Après le succès de L’Écrivain de la famille, son premier roman (20 000 exemplaires vendus en édition première, prix Marcel Pagnol, prix Rive Gauche), La Liste de mes envies, paru en février 2012, lui a valu une renommée internationale.
Site Web de l'auteur : http://www.gregoiredelacourt.com/
mardi 5 mars 2013
L'ENFANT DE CALABRE par Catherine Locandro
Pour moi il y a deux types de romans ceux dont on parle beaucoup dès leur sortie et que l’on a aimé et ceux dont on parle en regrettant de ne pas les avoir lu plus tôt…..celui de Catherine Locandro, L’enfant de Calabre appartient à la seconde.
C’est un mal pour un bien, le livre sera appeler à durer dans l’esprit des retardataires…..Luchino Visconti évoquait cette famille qui forgeait le destin comme le métal auquel duquel il est impossible de s’échapper.
Les souvenirs de famille remontent à la surface comme la vase à la surface d’un étang limpide, si claire si transparente…il suffit de jeter un petit caillou…..et c’est ainsi qu’à la mort de sa mère, une photo de son père (décédé lui aussi) une photo saute aux yeux de Frédérique
Stupeur, la femme qui est avec son père est une parfaite inconnue, la photo en dit long sur la nature des liens.
Intriguée, elle veut faire parler cette photo et retourne à Nice, la ville de son enfance……un univers féminin entoure la narratrice, Alice son premier amour, Johanna détective privé et cette fameuse Barbara qui fut la maitresse de son père…….dans les dédales de la vieille de Gênes elle part à la rencontre des fantômes du passé. Catherine Locandro nous promène dans le labyrinthe du passé de légionnaire qui scelle le lourd secret de Vittorio.
Ce roman est un chassé croisé de deux histoires…le passé et le présent 1954 l’amitié entre Matteo et Vittorio dans la cuvette de Diên Biên Phu ,sur fond de mitraille et de diplomatie obscure, avec les héros de la légion étrangère, durant la guerre d’Indochine, et 2011 cette quête identitaire où comme le saumon remonte la rivière Frédérique part à la rencontre du passé :ses monologues intérieurs adressés à sa grand-mère paternelle, une Calabraise morte à 39 ans et bannie pour avoir aimé un homme plus jeune qu’elle.
Tout en tricotant ces deux récits ..le maillage se ressert et contribue à la révélation d’une vérité hallucinante et surprenante en fin de livre.
Catherine Locandro expose et explose les tabous de notre société moderne corsetée par la tradition avec juste cette sensibilité qui en font un roman d’amour mais d’amour avec un grand A
Je suis sorti de ce livre un peu fracassé et bouleversé comme si les bombes qui pleuvaient à Diên Biên Phu m’avaient assourdi…..comme si la fin d’une guerre était le début d’une vie… mais débarrassé de mes fantômes et fantasmes entre douleur et injustice, entre soulagement et empathie……en mode EMOTION
Editeur : Ed. Héloïse d'Ormesson, Paris, France
Prix : 17.00 €
Date de sortie : 17/01/2013
ISBN : 9782350872124
Quatrième de couverture :le résumé
Lorsqu'elle pousse la porte de l'agence de détectives privés Azur Enquêtes, Frédérique a en main une photographie, celle de son père Vittorio, ancien combattant d'Indochine, en compagnie d'une inconnue. A Nice, ville de son enfance, elle espère retrouver la trace de cette femme blonde au teint pâle et au sourire timide. Mais à trente-neuf ans, ce qu'elle souhaite bien plus encore, c'est découvrir enfin qui était ce légionnaire taiseux. Quitte à reconstruire son roman familial. Dans un labyrinthe de souvenirs - de Diên Bien Phu à Cittanova -, de voyages en rencontres, Frédérique convoque ses aïeuls et entrecroise trois générations marquées par la douleur et l'injustice. Entre revenants et fantômes, parviendra-t-elle à démêler sa propre histoire, enchevêtrée telles les rues de Gênes, jusqu'à son issue inattendue ?
Un texte incisif et poignant, comme un coup de couteau dans le rideau qui masque les secrets et conjure le sort.
Née à Nice en 1973, Catherine Locandro vit à Bruxelles. Scénariste, elle publie son premier roman, Clara la nuit, qui remporte le prix René Fallet, en 2005. L'Enfant de Calabre est son cinquième roman.
Henri Delorme©Le MagChic
Passage de Catherine Locandro à l'émission de Busnel La grande librairie 21 février
http://www.france5.fr/la-grande-librairie/?page=emission&id_article=7024#.UTW0xXvvXBw.blogger
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