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mercredi 4 avril 2012

LES ADIEUX A LA REINE



LES ADIEUX DE LA REINE??

Versailles au cinéma ? Un film de plus sur Marie Antoinette…vite balayer ces à priori fâcheux…un film sur la vie des français dans les premiers jours de la révolution ?? non plus. La vie de la cour et du pouvoir excentré dans ce beau château de Versailles…le film commence par une forte démangeaison qui en dit long sur l’hygiène de l’époque chez les courtisans….ce qui laisse imaginer ce que cela pouvait être pour le peuple.

En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés.

C’est en cela que ce film est édifiant et moderne à la fois comme si l’histoire servait ses plats de façon pédagogiques, la description des élites courtisanes est hallucinante de vérité. Gabrielle de Polignac (Virginie Ledoyen) étrange de beauté est très contemporaine et sait utiliser les fantasmes de la reine plongée dans une atmosphère érotique et étonnante, cette reine aux pieds sales campée par Diane Kruger. Le visage enfantin de Sidonie Laborde la jeune lectrice hante le spectateur tout au long du film, cette jeune femme en quête de certitudes qui déambule dans les couloirs lépreux de Versailles est franchement touchante avec les traits de Léa Seydoux. Dans un étrange ballet où se bousculent des courtisans qui attendent des heures dans l’espoir qu’un regard royal daigne s’intéresser à eux, on sent la panique monter comme avant un naufrage. La lueur des bougies éclaire le visage blafard du vieil historien campé magistralement par Michel Robin, donne à ces nuits post révolutionnaire le ton de la déchirure avec le peuple.

On balance entre un roi qui se déplace à Paris sans escorte pour aller à la réunion des Etats Généraux et le chagrin éperdu d’amour de Marie Antoinette qui ne perd pas sa lucidité pour exiger de la fermeté de la part de son débonnaire de mari.

Entre corsets et amidon et lueurs des torches du peuple nocturne en colère on frémit de voir ses aristocrates se cramponner à leur dignité comme aux chaloupes avant de couler ! Ce film est beau, érotique, historique ma non troppo mais on ne va pas s’arracher la perruque et ne boudons pas notre plaisir face au caractère étrangement contemporain de l’histoire de France. Versailles était la capitale et Paris sa banlieue !

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