Les bombardements font des dommages collatéraux pour le moins inattendus et laissent derrière eux de véritables bombes à retardement. L’aviateur qui survolait la maternité n’imaginait pas semer le désordre dans l’organisation de celle-ci en provoquant une substitution involontaire de bébés
Alors qu'il s’apprête à intégrer l'armée israélienne pour effectuer son service militaire, Joseph joué par Jules Sitruck (le gamin « grandi » de Monsieur Batignole) découvre qu'il n'est pas le fils biologique de ses parents(les examens médicaux montrant des groupes sanguins incompatibles) et qu'il a été échangé à la naissance avec Yacine, l'enfant d'une famille palestinienne de Cisjordanie. La vie de ces deux familles est brutalement bouleversée par cette révélation qui les oblige à reconsidérer leurs identités respectives, leurs valeurs et leurs convictions.
Joseph traine sa dégaine d’artiste et voit arriver le service armé sans enthousiasme, lui le « fils » de colonel (Pascal Elbé)
Yacine est bosseur et vient d’avoir son bac, ce qui lui ouvre un boulevard de 8 ans pour achever des études de médecine
Un film bouleversant dans lequel les femmes (Emmanuelle Devos, médecin, et Khalifa Natour) sont capables d’aller au-delà des clivages confessionnels et politiques. Elles portent l’amour et la tolérance à bout de bras, alors que tout devrait les séparer !
Les personnages masculins donnent la dimension de la douleur avec toute la plus belle expression de leur pudeur, ce silence entre les 2 pères à la terrasse d’un café en disait long.
Lorraine Levy a su échapper à la caricature et au pathos en promenant ses personnages de part et d’autre de la frontière, les laissant s’apprivoiser mutuellement.
En tout cas démontre que l’on peut régler sans l’aide de la violence, les problèmes israélo-palestiniens car de chaque côté les vrais gens, ceux qui ne gouvernent pas ont un cœur gros comme ça !
Les familles ont accepté d’élargir leur espace!
J’ai toutefois ressenti toute la détresse du peuple palestinien et la relative aisance et insouciance de Tel Aviv qui masque son envie de vivre sans regarder l’autre, le mur de béton dressé entre les communautés fait si bien les choses. Le regard de Bilal le frère de Yacine ,face à une vitrine résumait tout.
Curieusement le gamin d’origine arabe avait " l'apparence" d’un juif et le gamin s’origine juive avait " l’apparence " d’un arabe, preuve s’il en est qu’il ne faut pas se fier auxdites "apparences ".
Un beau film intelligent que l’on peut regarder comme il a été tourné…avec les yeux du cœur !
Henri-Albert Delorme®LeMagChic
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire