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Chic,choc et charme



lundi 13 février 2012

CECILE COULON .LE ROI N'A PAS SOMMEIL

S’il est un livre à ne pas lire à toute allure c’est l’ouvrage bien singulier de Cécile Coulon -Le Roi n’a pas sommeil


Vous, non plus, n’aurez pas sommeil car vous ne dévorerez pas le livre vous le dégusterez.
Imbibée de la culture de Steinbeck la petite écrivaine de 21 ans (plusieurs romans à son actif) m’épate.

« Cela n'étonnera guère ceux qui l'ont découverte avec Le Voleur de vie (éd. du Revoir 2007,) son premier roman composé à 16 ans, puis l'ont suivie avec Méfiez-vous des enfants sages (Viviane Hamy, 2010), beau texte arachnéen sur l'adolescence, qui lorgnait du côté de Carson McCullers et d'Armistead Maupin » (phrase extraite du journal Le Monde

J’ai découvert 150 pages sensorielles où l’auteure décline à la fois les couleurs de l’Amérique, ses odeurs, le goût de ses mets et les bruits. On navigue de page en page dans une richesse descriptive jubilatoire et surprenante de la part de cette jeune femme.
Cette œuvre picturale des mœurs d’une certaine contrée lointaine, intemporelle et aussi universelle pourrait servir de plateau de tournage à un John Ford ou un Cassavetes ou un Lynch
La quatrième de couverture est la première phrase du livre, méfiez vous de cette enfant sage car elle défie allègrement les règles de la lisibilité.
Le rythme de l’histoire vous transporte dans un chaos d’images, de sentiments…….où la dureté de la vie s’adoucit sous la tendre plume de Cécile qui aime ses personnages avec humilité et empathie.
Le destin d’un gamin qui tarde à parler et fait le désespoir du père traverse le lecteur dans une épopée ouvrière et de l’univers des salles de poker assez dure comme si David Lynch habitait dans ce livre.
« Ce que personne n'a jamais su, ce mystère dont on ne parlait pas le dimanche après le match, cette sensation que les vieilles tentaient de décortiquer le soir, enfouies sous les draps, cette horreur planquée derrière chaque phrase, chaque geste, couverte par les capsules de soda, tachée par la moutarde des hot-dogs vendus avant les concerts ; cette peur insupportable, étouffée par les familles, les chauffeurs de bus et les prostituées, ce que personne n'a pu savoir, c'est ce que Thomas avait ressenti quand le flic aux cheveux gras lui avait passé les bracelets, en serrant si fort son poignet que le sang avait giclé sur la manche de sa chemise. »
Les silences sont dans leur pesanteur non verbale, très parlants, on frise l’oxymore. Paul Auster disait le silence oblitère tout…..voilà c’est tout à fait ça.
« Tout est là : le mutisme, le poids des regards, l'irrémédiable du destin d'un enfant sage, devenu trop taciturne et ombrageux. Thomas Hogan aura pourtant tout fait pour exorciser ses démons - les mêmes qui torturaient déjà son père. Quand a-t-il basculé ? Lorsque Paul l'a trahi pour rejoindre la bande de Calvin ? Lorsqu'il a découvert le Blue Budd, le poker et l'alcool de poire ? Lorsque Donna l'a entraîné naïvement derrière la scierie maudite «

Thomas trimballe son histoire et son histoire nous emballe, celle de ce garçon qui voulait démontrer qu’il n’a rien d’un mauvais fils, émouvant dans le cimetière devant la tombe de son père et se disant : « les enfants doivent venir pleurer leurs parents disparus ,quand bien même leurs yeux seraient aussi secs qu’un nid de tourterelles.
Comment ce gamin issu d’un père, qui pour nourrir sa famille va tenir les fiches vertes macabres de la police du comté ?
.Comment Thomas peut il zigzaguer entre une mère folle de douleurs et les ragots d’une ville à la mémoire inaltérable, où tout se sait ?

Pourra-t-il échapper à son destin ? Ce Thomas blanc comme un cygne que les femmes reluquent et qu’il ne voit pas.

La sobriété du style de Cécile Coulon - où explosent soudain les métaphores - magnifie l'âpreté des jours, communique une sensation de paix, de beauté indomptable, d'indicible mélancolie.
L’écrivaine sait apprivoiser la misère et les travers du genre humain sans tomber dans le pathos avec un sens avéré des expressions imagées à me rendre jaloux.
La mission première des écrivains est elle de rendre ses lecteurs heureux ou de vendre des livres, Cécile tu fais partie de la première catégorie pour passer à la seconde sans aucune difficulté.
Merci


Que vous dire de plus ….il n’est pas possible de ne pas le lire, les amoureux du détail et de la bonne littérature seront gâtés.
Méfiez-vous des enfants sages, écrit par une jeune fille de vingt ans, avait plus qu'impressionné les lecteurs
.Là vous serez séduit(s) je suis under le charme !!!
Editeur Viviane hamy

Date de parution 12/01/2012
Collection Domaine Francais

ISBN 2878585097
EAN 978-2878585094


Henri-Albert Delorme ©Le MagChic

1 commentaire:

  1. Effectivement à déguster, comme une bonne bière belge, difficile de ne pas se resservir. C'est que je ferais en lisant ses premiers livres car cette auteure m'était inconnue. Merci Henri pour cette belle et bonne mise en bouche.
    Anne Jacquemin

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