UN MAGAZINE CHIC,CHOC ET CHARME

Un magazine jamais vendu en kiosque,uniquement lu sur le net pour et par les écrivains et tous les artistes aimant l'art du bien vivre et qui veulent lire en musique.
Chic,choc et charme



jeudi 23 mai 2013

UNE HISTOIRE A TENIR DEBOUT de Régine Salvat


Chroniquer un livre ce n’est pas de l’obstétrique…on n’est pas toujours obligé d’assister à sa naissance, parfois on le découvre au hasard des rencontres…..ou bien le livre est comme un enfant il a des retards de croissance liés à des facteurs exogènes.
Tenez !!Ce qui me décide à choisir un livre sa couverture, son titre qui en dit long, trop, ou pas assez….
A la lecture du livre de Régine Salvat, ces principes volent en éclat……la couverture masque un torrent d’amour et de générosité.
Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi, un invincible été. Camus
Régine est l’été dans ce monde apathique et replié sur lui-même, elle est la mère de Rémy.
Qui est Rémy ?? son fils, il s’est suicidé non pas pour revendiquer, non pas pour se faire plaindre mais pour poser une croix si lourde malgré l’aide de sa maman.
Monsieur le Président ma fin de vie de vous intéresse ?? une question à priori effrayante posée à Monsieur Sarkozy, premier magistrat du pays.
Dans Cette histoire à tenir debout j’ai vu tout le contraire de ce que la couverture annonçait preuve s’il en est qu’il faut tout de même ouvrir le livre.
D’abord rongé par le remords d’avoir lu ce livre plus d’un an après sa sortie, je me suis mis en tête de résorber ce débat intérieur et aujourd’hui je suis fier de participer à la deuxième naissance de cet opus. Plus qu’un livre c’est une histoire de vie….
Le hasard a voulu que Rémy soit atteint d’une maladie mitochondriale. Le hasard encore a voulu que les maladies rares, héréditaires et évolutives soient justement l’objet d’étude de sa mère. Elle est donc la première à percevoir les failles infimes de son fils. Pourtant les médecins, eux, refusent d’y croire. Dans un corps à corps entre la folie qui guette et la raison qu’il faut garder, cherchant à abattre ce monstre qui assaille son fils, Régine Salvat traverse la France, hante les couloirs d’hôpitaux dont elle essaie d’enfoncer les portes… Mais les plus difficiles à ouvrir sont celles que Rémy a fermées. Celles qui verrouillent son labyrinthe mental, son « monde de Rémy », celles qui pourraient expliquer : J’ai bien réfléchi. Je dois partir.
Rémy aimait l’aïkido, le parachutisme, la philosophie, et Laëtitia.
Le hasard a voulu que je me trouve en contact avec cette femme, cette mère courage qui porte un regard assez dur sur la médecine et sur son environnement légal. La douleur s’exorcise par l’écriture et quelle belle écriture, je suis bluffé par le style de cette biologiste médicale de formation.

"Dans un corps à corps entre la folie qui guette et la raison qu'il faut garder, cherchant à abattre ce monstre qui assaille son fils, Régine Salvat traverse la France, hante les couloirs d'hôpitaux dont elle essaie d'enfoncer les portes... (Journal du dimanche)"
Régine et Rémy ont parlé pour les malades en exprimant, en verbalisant les émotions profondes de ceux qui ne s’expriment pas. Loin d’être un livre qui nous fait peur, il est un chant d’amour qui m’arrache des larmes en le lisant et en écrivant ces lignes ce soir….l’écran de mon ordi devient flou chère madame ….votre courage, votre humilité, votre détermination et vos souffrances m’ont donné un grand message d’espoir en m’amour de la vie et surtout le sens à lui donner…..

"On ne maîtrise malheureusement pas tout et comme dit Régine à Rémy.. « Nos sens captent ce qui n’est plus…quantités de mystères doivent nous échapper… D'accord, nos sens sont limités. Ils ne captent qu’une part de tout ce qui est….on a du boulot devant nous ! Et des idées à faire circuler, une vraie révolution "

Cette phrase que je mets volontiers hors du contexte du livre m’a permis de dépasser toutes les angoisses et incertitudes, elle m’a guidé tout au long de la lecture
L’expérience des autres ne servirait elle à rien ?? Surtout pas !!!elle modifie le regard porté sur ceux-ci et le mien ne sera plus jamais comme avant Parler d’un ouvrage, parler de l’auteur voir lui parler, la forme de la critique en prend un sacré coup mais ne faut il pas bouleverser les conventions pour mieux se libérer des préjugés sur l’euthanasie …..pour que des hommes et femmes comme Rémy n’en soient plus réduits au suicide….Régine ce fut votre combat, c’est encore votre combat.Merci
Un livre à lire et qui n’entraîne aucun dommage sur l’état de notre moral plombé par une météo capricieuse.
Je suis fier d’avoir lu ce livre.

Henri Delorme©Le MagChic Mai 2013

Broché: 299 pages
Editeur : JC Lattès (9 février 2011)
Langue : Français
ISBN-10: 2709636255
ISBN-13: 978-2709636254

mardi 14 mai 2013

SECRETS DE FEMMES de Nathalie Cougny



Le MagChic sort inhabituellement de son rôle de chroniqueur pour soutenir ouvertement ce livre et lui apporter un soutien inconditionnel.
Que nos lecteurs se rassurent..la forme et le fond y sont ...ils ne ressortiront pas indemne de cette lecture



Secrets de femmes un livre qui vous saute à la figure comme une grenade !!!!

Cet opus a connu plusieurs directions avant de parvenir à « Secrets de femmes ». Deux ans de recherches et d’écriture ont été nécessaires pour arriver à un ouvrage relativement complet accessible
Il retrace aussi l’histoire du droit des femmes et apporte de nombreux éléments liés aux violences, et part d’une histoire personnelle, comme c’est souvent le cas(interview de Nathalie Cougny)

Quatre femmes, Aurore, Nour, Valérie et Agathe quatre destins brisés par des hommes, à travers leur témoignage bouleversant confient leurs secrets de femmes.
Quatre histoires vraies de femmes : Aurore « Otage » d’un homme pendant 17 ans, sans le savoir ! Cet homme dont elle découvre un soir de ST Valentin à la fois sa double vie et son orientation sexuelle, comment assume t-elle les conséquences de cette homosexualité cachée qui a dévasté sa vie. Nour, l’algérienne supporte la violence conjugale et les coutumes. Valérie subit le harcèlement moral et Agathe la violence conjugale avec viols.
Ces quatre femmes se sont livrées au plus profond de leur corps et de leur âme, marquées par des hommes qui n’ont pas su, eux-mêmes enfermés dans un « Je ». Des hommes qui n’ont pas eu le courage ou suffisamment de recul pour en sortir et qui ont pris ces femmes en « otage », aux confins de leurs propres souffrances, ou du fait de coutumes ancestrales.

« Il y a dans ce livre un bien étrange carrefour, hommes et femmes vont-ils se rejoindre ou simplement se croiser ? Mais surtout qui sont ces hommes exploiteurs des sentiments féminins que la société ne condamne pas ? Où sont les lois égalitaires « (Denis Benedetti, écrivain et libraire)

Un parcours initiatique hallucinant ! Quatre témoignages de femmes qui ne veulent pas enterrer leur passé avec un gigantesque espoir de se reconstruire, dans un mélange d’amour et de confiance
Bâti sur le terreau de souffrances épouvantables, ce livre m’a immergé en tant qu’homme , dans le labyrinthe monstrueux de ces femmes battues, violées, flouées au plus profond de leur chair.

Témoignage du Dr Sacquet Le médecin, que je suis, en lisant les mots de Nathalie, a revu le visage de toutes ces patientes reçues en consultation, souvent en urgence, victimes de blessures au corps et au coeur. J’aurais aimé lire ce livre avant de les voir, car j’aurais abordé leurs maux d’une autre façon, avec un autre regard, avec d’autres mots. L’ouvrage de Nathalie a une âme qu’aucun cours magistral ne pourra jamais évoquer. Dr Eric Sacquet

J’ai, à la lecture de ce livre, ressenti le Germinal du sexe et de la violence des hommes. Un registre émotionnel rare pour un ouvrage qui sera à coup sur le LIVRE de la FEMME. « Ces quatre témoignages nous font voyager à travers le quotidien monstrueux de femmes battues, violées, blessées par des hommes. Et même si chacune de ces femmes a vécu de manière différente les pires atrocités, elles se rejoignent toutes sur un même point : l’espoir de s’en sortir « Pauline Pioche Chérie FM

Paradoxalement très empathique pour nous les hommes, cet ouvrage doit nous aider à éliminer cette violence qui peut ôter l’intégrité des femmes. En lisant ce livre et surtout en partageant ses grands messages, vous donnerez l’écho à ces femmes, à toute les femmes pour que leurs cris ne perdent pas dans les limbes et les abysses de la violence dominante. Nathalie Cougny, avec empathie et recul livre un ouvrage qui deviendra le bréviaire des femmes de l’avenir, plus qu’un réquisitoire contre les hommes, un plaidoyer pour des hommes meilleurs dans un siècle où la violence contre les femmes tue.

Des statistiques effrayantes justifient et légitime le combat de l’auteur qui a reçu le soutien de nombreuses personnalités dont Richard Berry qui le dit si bien…..Un combat qui nous concerne tous ! -
Une femme sur cinq dans le monde sera victime de viol ou de tentative de viol au cours de sa vie,
- Les femmes représentent 70% des pauvres dans le monde,
- Les Nations Unies estiment que les « féminicides » conduisent à provoquer le manque de 200 millions de filles sur la planète.

Ce livre propose un bref rappel historique qui suit les témoignages. Sans entrer de façon détaillée dans l’Histoire de la femme, mais dans leur histoire intime, celle de leur vie, il propose une ouverture, une vision franche, honnête, ponctuée de cris, ceux du cœur.
Henri Delorme Le MagChic Mai 2013

«Vous allez lire « Secrets de femmes ! », un jour vous vous souviendrez qu’il a participé à humaniser la société, et grâce à vous, parce que vous en aurez propagé le cri.» Denis Benedetti, écrivain, libraire


Titre : Secrets de femmes !
Auteur : Nathalie Cougny
Parution le : 15 mai 2013
Éditeur : Au pays rêvé
Isbn : 978-2-91896-623-4
Ean 13 : 9782918966234
Prix : 20 €
Caractéristiques : 200 pages
Genre : essai, témoignage
Nathalie Cougny
Biographie
Artiste multi facettes et multi talents, Nathalie Cougny est également peintre autodidacte, cotée à Drouot Cotation des Artistes. Née en 1967, elle vit actuellement en région parisienne avec ses quatre enfants. En 1998, elle change d’orientation professionnelle pour se consacrer au bénévolat dans le monde artistique. Elle dirige dès lors une école d’Art et organise de nombreuses expositions d’artistes, notamment pour des projets philanthropiques

lundi 13 mai 2013

INDIGO de Catherine Cusset



La chronique de notre envoyée spéciale,à Arcachon ...par Laurence Duffour

CATHERINE CUSSET vient de recevoir le prix littéraire 2013 de la ville d’ARCACHON,lors de la «Plage aux ecrivains» les 4 et 5 mai 2013, pour son roman INDIGO , paru aux éditions GALLIMARD.
Dans ce livre, CATHERINE CUSSET nous entraîne en INDE avec trois intellectuels et artistes français invités pour un festival culturel dans le KERALA.
Les égos exacerbés de ces personnages seront bien malmenés dans un Orient électrique,sur fond d’attentats à BOMBAY.
Ils devront faire face à leur solitude, leurs déceptions, les désillusions d’une quête sans fin du bonheur rêvé.
Ce qui, à première vue, pourrait sembler léger et surfant sur des clichés rabâches du choc Orient Occident et du dépaysement aux odeurs d’épice et de lascivité, prend avec CATHERINE CUSSET une certaine profondeur grâce à son analyse fine et aiguë des
passions humaines et des tourments de l'âme.
Le voyage est plaisant, sensuel, mais sans doute un peu moins enthousiasmant que d’autres de ses romans, comme le remarquable «Un brillant avenir» à lire ou relire.

Laurence Duffour pour le MagChic

Editions Gallimard
ISBN 2070138380
EAN 978-2070138388

samedi 11 mai 2013

LA LISTE DE MES ENVIES AU CINEMA


"La liste de mes envies", beau succès d'édition de Grégoire Delacourt, est actuellement adapté pour le cinéma sous la direction de Didier Le Pêcheur. Les deux principaux rôle sont tenus par Mathilde Seigner et Marc Lavoine. L'histoire est celle d'une modeste commerçante d'Arras qui gagne une forte somme au loto



Souvenir de notre chronique de 2012




Mon cher Grégoire nous avons lu et adoré le livre quoi de plus normal que cette critique à 4 mains!!!
Lui (en fait moi) Passer par Arras quand on est au bord de la piscine sous le chaud soleil du Lubéron…c’est possible…. Il y a quelques années en allant à Lille j’aurais pu croiser Jocelyne Guerbette.
Ne la cherchez pas sur FB ou Google , pourtant cette mercière à Arras est une femme simple qui se contente de plaisirs simples.J’allais dire une femme normale qui affronte la vieillesse avec des enfants partis du nid.
Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Elle a l’air de bien connaitre les hommes,et elle tient un blog de coutures et broderies mais chez elle, il y a trente ans de bouts de ficelles pour un bateau qui fout le camp.


Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Finalement vous allez croire qu’elle mène une vie étriquée…et bien non..le sort en a décidé autrement,car Jocelyne gagne au loto.Oui !!! Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être. Elle commence à dresser la liste des ses envies qui comme les fruits défendus ont un goût pervers. Jocelyne sait la perfidie des désirs qui nous affligent.

Elle (Kate..mon épouse)
Qui n’a pas fantasmé sur les envies qui se déroulent sous ses yeux comme un banquet sur une grande nappe blanche. Des étoiles dans les yeux avec une grande lucidité sur les mecs et leur veulerie et notre supériorité plus évidente qu’on ne le croit. Une looseuse ??non une bosseuse,une femme qui agit tout en portant les mecs à bout de bras,faisant souvent office de coach ! Cette Jocelyne je la sentais bien mais elle m’a agacé en n’allant pas chercher l’argent du gain tout de suite Et puis il fallait le trouver ce gros naze de Jocelyn (une chance sur des millions qu'une Jocelyne épouse un Jocelyn!), travaille à Häägen-Dazs, rêve d' un écran plat et de l'intégrale de James Bond avec des rêves de gros beauf Dis moi chéri dis je à lui quelle liste ferais tu de tes enviesEn tout cas il est fort l'auteur et gonflé de se mettre dans la peau d'une femme réussie..je connaissais seulement jusqu'à présent les garçons manqués!

Lui (moi en fait) j’ai envie de….....

Elle et ben moi je ne commence pas par ça. Et voilà comment on s’est engueulés pour un livre qu’on a adoré…il fait débat et dresse un joli portrait des avanies que l’argent peut apporter...nos besoins sont ils plus forts que nos envies?
Ce que dit l’Express est éloquent : « Le dernier livre de Grégoire Delacourt truste en ce moment les premières places dans les ventes de romans. Peut-être parce que l’histoire donne l’eau à la bouche et fait rêver tout un chacun. Peut être aussi parce qu’avec cet ouvrage, Grégoire Delacourt ose une originalité littéraire : un roman initiatique dont le personnage principal est une quadragénaire. Jocelyne n’a rien d’une candide : elle a déjà vécu des épreuves douloureuses avant que le roman ne commence, elle est loin d’être née de la dernière pluie, et, si elle est rêveuse, elle n’est pas naïve. Certes, elle avoue, à la fin du livre, que cette épreuve a tué en elle « quelque chose de terrible qui s’appelle la bonté ». Mais armée de son bon sens et de son réalisme, elle surmonte calmement cette étape, et rebondit avec panache. »

Nous (HA et Kate) Nous avons ,Kate et moi, adoré ce livre tout à notre bonheur de ne pas avoir gagné cet argent ,le rêve est toujours là !! Coluche ne disait il pas:" C'est le problème des rêves : c'est que c'est fait pour être rêvé". Ce livre est à mettre absolument à lire en couple,en duo,en binôme pour partager ces instants de bonheur et délicatesse si bien tracés par Grégoire Delacourt….et il devrait être remis par la Française de jeux à chaque gagnant pour ses vertus initiatiques(je prends le risque de paraphraser l’Express
Et pour moi,et pour nous deux un livre est réussi quand on a envie de lire les autres livres du même auteur..ce sera fait

Henri-Albert &Kate Delorme©LeMagChic Juin 2012 recommandent ce livre pour l'épanouissement du dialogue dans le couple...il n'est absolument pas interdit aux célibataires!


Editions : JC Lattès
Collection : Littérature française
Date de Parution : 02/2012
Code EAN/ISBN : 9782709638180
Hachette : 4549374
Prix public : 16.00 €
Format : 130 mm x 205 mm
220 pages

AU PAYS DES KANGOUROUS de Gilles Paris



Sortir de dépression est à l’évidence une épreuve douloureuse, entrer en dépression aussi mais pénétrer dans celle du héros au Pays des kangourous devient une aventure exceptionnelle…toute l’analyse de ce mal qui frappe aveuglément et déclenche rarement l’empathie.
La meilleure endoscopie nous est proposée par Simon, neuf ans, vit avec son père Paul et sa mère Carole dans un vaste appartement parisien au Trocadéro.
Gilles Paris devait éprouver le besoin d’ écrire ce lire pour évoquer la dépression vue de l’intérieur comme si on entrait dans le lave vaisselle dans lequel Simon a vu ,un matin, son père recroquevillé
Ce matin, j'ai trouvé papa dans le lave-vaisselle.
En entrant dans la cuisine, j'ai vu le panier en plastique sur le sol, avec le reste de la vaisselle d'hier soir.
J'ai ouvert le lave-vaisselle, papa était dedans.
Il m'a regardé comme le chien de la voisine du dessous quand il fait pipi dans les escaliers. Il était tout coincé de partout. Et je ne sais pas comment il a pu rentrer dedans : il est grand, mon papa.
En fait, le couple n'en est plus un depuis longtemps, la faute au métier de Carole, qui l'accapare. Paul est écrivain, il écrit pour les autres.Carole est une femme d'affaires, elle passe sa vie en Australie, loin d'un mari qu'elle n'admire plus et d'un enfant qu'elle ne sait pas aimer. Le jour où Paul est interné pour dépression, Simon voit son quotidien bouleversé. L'enfant sans mère est recueilli par Lola, grand-mère fantasque et jamais mariée, adepte des séances de spiritisme avec ses amies " les sorcières ", et prête à tout pour le protéger.
L’enfant va explorer avec force de rêves et de curiosité cette maladie étrange qui perturbe les adultes.
Il rencontre alors l'évanescente Lily, enfant autiste aux yeux violets, que les couloirs trop blancs des hôpitaux font paraître irréelle et qui semble pourtant résolue à lui offrir son aide.
Porté par l'amour de Lily, perdu dans un univers dont le sens lui résiste, Simon va tâcher, au travers des songes qu'il s'invente enfermant les yeux, de mettre des mots sur la maladie de son père, jusqu'à toucher du doigt une vérité que l'on croyait indicible
Gilles Paris édite, ... il écrit et comment !!!je dirais plutôt qu’il décrit avec tact et sensibilité sans pathos.
On ne peut que ressentir des bouffées de chaleur et d’espoir à la lecture de bijou de livre à la confluence du rire et des larmes.
L’enfant que j’aurais bien vu partenaire de St Exupéry dégage un je ne sais quoi de différent qui donne envie de ne plus le lâcher.Simon sort de l’ordinaire avec le touchant bon sens faussement naïf de ses pairs. Un enfant partagé entre un père écrivain voûté sur son ordinateur et une mère scotchée à son portable,un enfant lucide :
« Le métier de maman, c’est de voyager en Australie. Elle est directrice de marketing chez Danone. Oui, le yaourt. Alors, quand je suis triste et que maman me manque…….. »
.Nous , adultes, devons lire dans le regard de cet enfant le ressenti de nos mômes face à nos duperies et nos propres bêtises.
Voici de quoi dédramatiser les situations les plus critiques de notre quotidien pour nous apprendre à hiérarchiser et classer nos priorités….avec ce zeste de folie sérieuse ……de Lola, ses sorcières et son spiritisme dans le décor suranné de l’appartement de la rue Lamarck
Henri Delorme Le MagChic Mai 2013
Editions Don Quichotte
250 pages
ISBN 9 782359 490589
Prix 18€

dimanche 5 mai 2013

ILS MARCHENT LE REGARD FIER de Marc Villemain



Il faut toujours se méfier des apparences….un livre court n’est pas un petit roman…celui de Marc Villemain détonne dans l’univers littéraire contemporain par son style d’écriture..il en va de la haute écriture comme il en est de la haute couture.

L’ouvrage taille un joli costume à ceux qui prennent les anciens pour des vieux débris comme si on admettait une obsolescence programmée du genre humain… De nos jours …..ça et là on ne voit que manifestations….et les vieux vous les imaginez dans la rue?
Et si la colère venait non pas des jeunes, mais des vieux ?

Et si les vieux décidaient un beau jour d’en finir avec un monde qui les marginalise et attend qu’ils s’éteignent en ruminant le passé devant leur poste de télévision ?
On nous bassine avec un soi-disant « nouveau mai 68.

Et si les vieux se levaient et entreprenaient tout à coup de chambarder l’ordre du monde ?
Marie et Donatien — lui qu’on appelle « le Débris » —, sont de ces vieux qui vont mener la charge. Deux amants sages, las, pacifiques, n’éprouvant rien de l’antique peur de mourir mais bien désireux de partir la tête haute et de laisser derrière eux un monde pas trop ingrat. Julien, leur fils, a choisi son camp, celui d’une jeunesse en rupture d’histoire, pour entonner la rengaine de l’avenir. Entre eux, le fossé de la révolte.

Le narrateur, ami d’enfance de Donatien, raconte, avec ses mots arrachés à la terre, les minutes de cette improbable insurrection, de cette force tranquille que Donatien aura tenté de ragaillardir jusqu’à l’impensable — et jusqu’au drame.
Ces personnes âgées qui meurent abandonnées dans des EHPAD qu’on n’ose plus appeler maison de retraite au cœur d’interminables discussions de pensions alimentaires.

Un jour, j’ai croisé une grand-mère qui marchait en regardant le sol comme si elle avait peur de lire l’indifférence de notre société tournée vers les jeunes, vers ce culte de l’éternité de la jeunesse….les vieux du livre marchent le regard fier….ils refusent la résignation..
Se résigner n’est ce pas mourir un peu ???

Et si notre société faisait le choix de se débarrasser des ses fardeaux qu’elle pense traîner et qu’un tour de vis budgétaire éliminerait ????
L’heure de la révolte a sonné chez Marie et Donatien prêts à tout …..y compris commettre l’irréparable face à leur fils, qui représente l’arrogance de ces jeunes face a ces personnes âgées devant être obligatoirement rentables.
Notre société qui a le culte des chiffres et des profits doit s’interroger sur le sort réservé à ses anciens…soyons en reconnaissants à Marc Villemain d’avoir posé la question dans ce roman qui, mine de rien, pose beaucoup de questions..quel monde voulons nous laisser à nos enfants ???
J’ai découvert la littérature au sens noble du terme au long de ces 88 pages bourrées de charge émotionnelle..un livre « militant » je dirais de conviction.... à lire pour étayer sa réflexion sur soi et sur son devenir…pour qu’un jour, âgé, on puisse marcher dans la rue …le regard fier

Henri Delorme Le MagChic Mai 2013

Edition Les Editions du sonneur
Code ISBN 978-2-9161 163592
Prix 13€
Nombre de pages 88

mardi 23 avril 2013

LUNDI NOIR de Dominique DYENS



Lundi noir !!!!le titre sonne comme le symbole de ce black Monday du 29 octobre 1929…… l’auteur en s’y référant a du y penser avant de larguer cette bombe livresque.
Il serait réducteur de s’en tenir à cette date,beaucoup d'entre nous ont connu leur Lundi noir…
Le récit part sur les chapeaux de roue avec le krach d'un homme,qui pouvait tout avoir avec l’argent et le pouvoir…l’essentiel pour lui étant de conserver les deux à la fois
La financiarisation accouche parfois des plus belles décadences et le lecteur déboule au cœur d’une famille idéale où tout baigne comme dans une carte postale.

En ouvrant ce livre,le lecteur déboule au cœur d’une famille idéale dans laquelle tout baigne comme dans une carte postale.Peut être serez vous surpris à la lecture de ce livre. On pourrait songer à l’étonnante synchronicité de l’histoire déroulée entre Long Island et la France, avec le destin d’un homme politique actuel…mais ce n’est pure coïncidence…….

Homme d'affaires redoutable et redouté, Paul Deshoulières a 55 ans, tout lui réussit le pouvoir et son carburant, l’argent, une femme Alice élégante pour dépenser .Il peut ainsi profiter de cette belle situation, deux enfants.bref…tous les signes extérieurs de la réussite.
Las le grain de sable commence à gripper cette belle mécanique huilée.
A la suite d'une opération chirurgicale qui le laisse impuissant, Paul commence à ressentir les affres de la vieillesse et de la honte.
Diminué,obsédé par l'idée de perdre sa femme, ce requin de la finance est prêt à tout, même à commettre un irréparable délit d'initié, pour la retenir.
Deuxième grain de sable, un montage juridique foireux vient tout chambouler à l’instar de ces câblages électriques défaillants qui finissent par électrocuter l’électricien.
Pire, il est soupçonné d'ententes délictueuses avec la mafia de l'Est en relation avec des entreprises pharmaceutiques douteuses, et des trusts opaques.
Bafoué par sa femme, qui se niche dans les bras de multiples amants, lâché par ses amis, harcelé par son broker (des pertes abyssales qui se montent à plusieurs millions), poursuivi par l'AMF (autorité des marchés financiers), ce sérial lover cherche le réconfort dans le souvenir de son premier amour, et décide de tout mettre en œuvre pour la retrouver.
Cette femme, Madeleine,son initiatrice,désormais atteinte d’Alzheimer, lui avait offert ses tous premiers plaisirs de la chair, lorsqu'il avait quinze ans.Elle se repose dans une maison de retraite de la côte Est américaine.

A l’occasion de ces retrouvailles il va évoluer dans ses rapports à l'argent et chercher à comprendre quel homme était-il vraiment.
Comment Madeleine avait-elle eu connaissance de cette opération complexe?? va t'elle secourir Paul???
Sur un scénario digne d'un thriller.....très Chabrolien...la tension extrême monte en s'enroulant dans la spirale du mensonge avec en prime le vertige de l'adultère et l'ivresse du pouvoir.
Dominique Dyens nous ouvre les portes et livre les clés du monde feutré pour ne pas dire fermé des gestionnaires de fortunes.
Avec talent et pédagogie elle s'amuse à écailler le vernis des conventions comme un ongle sur la laque,conjuguant ainsi le drame bourgeois à celui de la délinquance en col blanc.

Je serais tenté de convoquer Milan Kundera qui avait dit que "la bêtise des gens consiste à avoir une réponse à tout.
La sagesse d'un roman consiste à avoir une question à tout".
Bonne question posée par ce Lundi noir sur ce que nous sommes,ce que nous avons,ce que nous savons et surtout sur ce que nous valons,dans nos rapports à l'argent.
Comment Paul va t'il réagir face à ses avanies???? Arx tarpeia Capitoli proxima ... La Roche Tarpéienne est(très)proche du Capitole..

« J’étais individualiste et capitaliste comme un Américain…A trop nous comparer (le frère de Paul) mes parents nous avaient séparés. Ils prônaient humanisme teinté de nonchalance tandis que je m’étais mis jeune à défendre les valeurs du travail et de l’argent p.126 »disait Paul


Cette histoire terriblement prémonitoire, au moment de l'entame de l'écriture, en dit plus long que tous les discours sur le cocktail explosif argent/pouvoir,un tableau tellement contemporain de nos mœurs.....et....last but not least...une fin surprenante..Mais chut!!!!!
A lire sans modération...Superstition?? ce livre sortira un mardi.....le 7 mai 2013






Editeur
Héloïse d'Ormesson
Date de parution
07/05/2013
Collection
Littérature Française
ISBN
2350872254
EAN
978-2350872254

mardi 9 avril 2013

FACEBOOK MON AMOUR par Eric Neirynck





Il fallait qu’il y en ait un qui commence et l’histoire retiendra qu’Eric Neirynck a osé…..écrire sur Facebook…je dirai plutôt à propos de Facebook ..en fait il a fait les deux!!!!!!

Il a butiné, et s’est coltiné des relations virtuelles qui nous arrivent à tous et à toutes..
Qui n’ a jamais croisé la belle princesse qui s’est mis le diadème sur la tête (en oubliant du coup un statut social terne et subalterne, le virtuose du clavier qui peut en quelques touches effacer ses complexes et sa légère disgrâce physique mais qui attire les mouches avec du miel !
La nana qui vous file un RV et qui s’évanouit de votre existence facebookienne..sans avoir eu la curiosité d’aller plus loin…….
.
Avec un humour tendre et une touche d’auto-dérision, l’auteur nous donne à la fois ses nouvelles et de ses nouvelles…16 histoires différentes les unes des autres nous plonge dans le couloir lumineux..celui du passage du virtuel au réel……..une épine dorsale soutient l’édifice ……le thème d’une existence pas si simple que ça….on n’ose pas dire compliquée.

Les addicts des réseaux sociaux pourront hausser les épaules et planquer le livre pour ne pas le faire lire à leurs amis contempteurs…ce n’est pas la solution..

En effet on apprend beaucoup sur soi en se moquant de ses propres travers !!

Les nouvelles courtes de l’auteur me rappellent un peu le rapport que les courts métrages peuvent avoir avec les grands films.

La qualité d’une écriture ne se juge pas à son format mais à ce pouvoir de nous éclairer…Eric est manifestement un garçon positif…….ses tranches de vies courtes mais bonnes sont un peu le reflet de nous et de notre quotidien…unpetit bréviaire à lire au cours d’une semaine de labeur chaotique.

Un avantage à ce livre ???......vous pourrez le lire et rester sur FB, à consommer sans modération ,n’attendez pas pour le lire…après ce sera trop tard..vous serez peut être en train d’écrire le votre.. !!
Un seul regret !! il n’a pas été très cruel et puis…finalement c’est mieux ainsi….. !!!

Henri Delorme©Le MagChic.Avril 2013

Éric Neirynck est né en 1970 à Bruxelles en Belgique.
Editions Kirographaires
Prix 13,95€
Editions
ISBN 978-2-8225-0373-0
13,95 euros
Broché
ISBN 978-2-8225-0373-0

jeudi 4 avril 2013

LE CODE DE MAGCHIC



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mercredi 3 avril 2013

AU NOM DU PERE DU FILS ET DU ROCK'N ROLL par Harold Cobert




Au nom du père du fils et du rock’n roll...


Un titre qui annonce à la fois un tryptique et une trinité comme dans une interrogation divine et métaphysique à la fois

Un héros qui regarde cet homme et qui se dit il a été jeune comme moi….combien d’entre nous ont-ils fait cette remarque par rapport à leurs vieux ??
Victor est de ceux-ci , il est fanfaron et nous entraîne dès l’ouverture dulivre dans les rouleaux de la côte atlantique….son père Christian…que sait ilde lui ??? ils ont tout en commun ,ce côté transgessif et rebelle et seregarde de chaque côté du ravin générationnel qui les sépare.

Nous pénétrons dans les années Rock’n Roll au cours desquelles le « vieux »Christian a zappé des études de mathématiques pour aller aux platines etdevenir le roi de la nuit…..le King du Best et des soiréesarrosées,rollingstonées….

Un gamin attachiant ce Victor mais pas reconnaissant pour deux ronds envers ce père qui s’est saigné pour en faire un gars potable….comment mettre ces deux destins chaotiques en harmonie ??? y parviendront –ils ??

Christian a grandi dans une famille détruite par un père violent. Le schéma de la famille décomposée s’est imposé brutalement à lui…marié à Lorraine, il a su éviter les piège de la répétition éducative

HaroldCobert démonte parfaitement la mécanique complexe de la relation père fils qui construit enchaîne tout individu au cours de son éducation.
Dans ces rapports complexes l’autorité paternelle vient perturber un dialoguequi frite les rapports, pour parvenir à des résultats suprenants telles larupture ou la recherche d’un modèle complice


Etre un père ??? comment ?? avec un enfant aussi turbulent que doué,et la chape du passé..ces coups de ceinture donnés par le père( Marcel)

Etre un fils ??? comment ???...avec une personnalité aussi capricieuse et irrévérencieuse que celle de Victor qui croit qu’en claquant des doigts ,les filles lui appartiennent.

Nos deux hommes se retrouvent au Quebec,là où Victor s’est installé……cette terre lointaine si américaine et si française pour leurs ultimes retrouvailles…ponctuées de silence et nimbées de pudeur,comme deuxêtres qui ne semblent pas doués pour ça ,dans le huis clos des moyens detransport…avec bienveillance et amour,en se tapant doucement et maladroitementl’épaule.

Dans ce survol de la France aux meubles de formica et des chignons bouclés assortis aux robes en mousseline ,les années 1960 /-1970 défilent sur fond musical de Biarritz à Paris comme une nostalgie qui danse sur les rythmes de Bowie et des Doors…..
Avec âpreté, tendresse, avec charme ,en grinçant, Harold Cobert lance le débat sur la filiation et sur l’art ( si l’on peut dire) …l’aptitude à être un fils….peut-être un regret caché d’avoir raté la rencontre avec son père( ?) …un zeste de folie douce avec les copains…..nos années à nous dans ce livre tout en rythme ..aux dialogues savoureux …..au nom de ce père le fils est vraiment rock’nroll.

Je le vois déjà en film…avec un certain Gérard Lanvin !!!


Sûrement indiscipliné notre héros avec son E en la matière….. mais pour l’écritureon mettra un A...à lire si on est père ou fils et aussi mère pour comprendre tout ce beau monde......

Le temps sera Cobert demain……il fera un peu humide…….d’émotion

Henri Delorme ©Le MagChic
Sortie le 4 avril 2013
Editions EHO
256 pages
17 €
ISBN 978-2- 35087-219-3


dimanche 31 mars 2013

LE SANG EST PLUS EPAIS QUE L'ENCRE de Denis Humbert




Happy birthday Ernest Humbert !!!!!

C’est cruel d’attendre pour écrire la chronique d’un livre qu’on a aimé et encore plus lorsqu’on retarde sa publication L’auteur,Denis Humbert me pardonnera de lui avoir laissé paraître ce sentiment fugace d’apparente indifférence ….mais voilà c’est son anniversaire aujourd’hui et j’ai voulu faire coincider les dates.. Les destins se croisent, ne se maitrisent pas toujours mais ils sont admirables et s’il est en est pour qui ne peut que sonner le glas de notre amour c’est Hemingway qui a la même initiale de nom que Denis…..Humbert…y avait il songé ?? à ça….. Personnalité attachante et stylée des lettres Denis a su faire revivre son idole…les gens passionnés sont passionnants !!! Le sang est plus épais que l’encre….ce titre aurait pu être posé sous forme de quetion…les époques des écrivains qui vivaient leur écriture et donnait leur sang pour leurs convictions sont révolues au profit du paraître..

Jim, journaliste sportif, ancien espoir du football taclé en pleine gloire, croise presque par hasard les routes que suivit autrefois Ernest Hemingway . Peu à peu fasciné par le personnage, il se lance sur les traces de celui qui va devenir son mentor. D'une corrida à Salamanque à un match de boxe à Cuba, des daiquiris avalés sur le Malecón aux pintes de whisky ingurgitées dans tous les Harry's Bar du monde, de la pêche au gros à l'affaire des premiers manuscrits disparus, c'est un portrait en creux de l'auteur de Pour qui sonne le glas qui s'esquisse. Double du narrateur, meurtri, cynique et désabusé comme pouvait l'être son modèle, Jim nous offre, à l'issue d'une véritable course-poursuite posthume, une réplique moderne du grand écrivain, de ce chef-d'oeuvre que fut, de son vivant, Ernest Hemingway. Lancé sur les traces d’Ernest je n’ai pu lâcher le livre et la rétention de ma plume pour cette chronique fut une souffrance qui n’a d’égale que la délivrance en ce si beau jour .


Editions Presses de la Cité Mai 2011 20,50 € - 324 p.

Les livres de l'auteur :
La Malvialle
Un si joli village
La Rouvraie
L'arbre à poules
Les demi-frères
La dernière vague
Un été d'illusions
Un si joli village (Sd Ft)
Henri DELORME ©Le MagChic Mars 2013

UN ECRIVAIN ..UN VRAI de Pia Petersen



Gary Montaigu un écrivain américain d'origine française vit à New York...la ville où l'air chaud sent le gaudron et donne les lèvres salées....Il a tout pour lui .. à.l'apogée de la carrière ,du haut de sa renommée, il peut contempler ses lecteurs qui se roulent à ses pieds...pensez donc l'International Book Prize n'est pas donné au premier venu et c'est Gary....

Notre Gary a l'épouse qu'il lui faut.. Ruth est très/trop,attentive,attentionnée jusqu'à l'étouffement...Madame est très marques,cultivée jusqu'il faut pour mémoriser les numéros de téléphone des people pour les vernissages et les mondanités.

Quelle mouche l'a piquée de pousser ce brave Gary à accepter la proposition d'un producteur de TV...Ce n'est pas encore sorti en France....ça viendra...L'Emission Un écrivain..un vrai part sur le concept de la téléréalité:montrer la création en direct.

Je connaissais la démocratie participative mais la litterature participative...non...comme si le choix binaire classique TV ou livre allait exploser au profit d'un J'aime (positif) ou J'aime pas (négatif) un univers télévisuel Face Bookien??..Mais le pire ou le meilleur..enfin vous verrez c'est que le lecteur intervient dans l'histoire en donnant son avis ,en influant sur l'histoire,sans lire le livre...pour la bonne raison c'est qu'elle est immédiatement transposée en feuilleton TV,chapitre par chapitre.

Mais que se passe-t-il quand l’écrivain doit anticiper les désirs des lecteurs ? Et quelle est en fait la fonction d’un écrivain ? Gary est à l’écoute, il essaie de faire au mieux, de satisfaire tout le monde. Écrivain facile, diront les uns, gâchis littéraire, diront les autres. Pourtant on peut le comprendre. Quel écrivain ne rêve pas d’un lectorat aussi large que possible, d’un monde peuplé de fous de littérature, de philosophie, de connaissance ? Les écrivains rêvent de changer le monde. Mais à quel prix ?»

Et notre héros ne s'épanouit pas,c'est le moins qu'on puisse dire,il rêve d'oxygène ....pour jouer les hommes de l'air en trompant madame.La reflexion de Gary sur lui même est interessante car elle pourrait mutatis mutandis se transposer à beaucoup d'hommes de spectacle ou de politique:Où sont nos idéaux de jeunesse,qu'avons nous fait pour les conserver?
On dit que le mieux est l'ennemi du bien mais fallait il rentrer dans ce jeu sordide et démagogique de vulgariser la lecture au point de la rendre vulgaire en la télévisant?

Pia Petersen démonte le mécanisme de ce bras de fer entre la TV et le livre,ce média qui rentre dans chaque foyer à travers un écran,dans une bouillie consensuelle qui dissout le divertissement à tout prix dans la médiocrité.Un roman haletant structuré autour de deux blocs narratifs,conduit le lecteur vers une fin qui n'est pas celle que certains croient voir et où les vainqueurs ne sont pas les favoris.

Sur un média comme Facebook ce billet de lecture est plus qu'utile....il est le fruit de l'interrogation de l'auteure ....quelle est la place de la création dans une société outrageusement interractive??...faut il plaire à tout prix,séduire par tous moyens???

Pia a fait un beau réquisitoire contre le storystelling qui masque ou occulte les vrais engagements....un roman qui interroge....et gagne ma sympathie....à lire et relire et à faire lire..Puisse la pensée gagner ...en le lisant vous le saurez
Format 11,5 x21,7 (format chic pour sac à main ou attaché case)

Henri Delorme.LeMagChic Mars 2013

dimanche 24 mars 2013

DES AMOURS DERISOIRES de Virginie Carton



Des amours dérisoires ..un titre en mode oxymore…les amours sont ils dérisoires ???

La couverture du livre sous la forme d’un cœur-ballon laisse évaporer l’insouciante légéreté des lettres. Pourquoi les choses de l’amour devraient elles être graves ??

Une romancière célèbre m’avait dit…il manque parfois, au milieu litteraire qui a tendance s’asphyxier, un peu d’oxygène……Virginie Carton avec son premier roman nous emmène dans son monde éthéré et nous offre une bouffée d'air frais…. Une écriture pleine de tendresse et d’humour pour et par une génération où l’engagement résulte plus d’une opportunité que d’une vertu Il en va des romans comme des vins ..certains sont plus légers que d’autres mais on doit se méfier d’eux….l’ivresse peut être au rendez vous.

Dans le roman notre héros.. Vincent ,ne veut pas s’engager mais doit, tout de même, prendre des décisions. Les personnages hésitent, s’aiment et se désaiment. Bref, ils nous ressemblent. Dans ce roman, Virginie Carton s’interroge sur la question de l’engagement et du désir de liberté. Journaliste,spécialiste de la chanson française, l’auteure fait aussi des clins d’œil à ses chanteurs chouchous.

"Vincent était gentil et Vincent était délicat. Il avait aussi un défaut redoutable : il manquait de courage." Il va aimer Marine qu’il a rencontrée dans un zoo. Mais il se lasse, puis tombe amoureux de Juliette, la copine de son meilleur ami,entre désir de durer en couple et amour de la liberté ! Les liens se tissent et se détissent !!! sur fond musical
Derrière les mots qui dansent et virevoltent dans une ronde estivale se cachent des allusions à des films,ou des musiques….comme Coup de foudre à Notting Hill….

On a tous en nous quelque chose de Hugh Grant et ses maladresses et de Julia Roberts avec ses indécisions délicieuses
Entre Friends et Coup de foudre à Notting Hill.
Il a fallu que je rencontre physiquement l’auteure pour me rendre compte qu’avec malice elle capte le bonheur pour le restituer..elle est le bonheur de vivre..on revient aux vieilles problématiques du sérieux… Etre sérieux ..ne pas prendre tout au sérieux.. ce raccourci mental qui résume en quelques mots la substance d'une vie entière….Des amours dérisoires

Ne jamais rien prendre au sérieux pour ne pas se faire engluer dans les pesanteurs de l'âme humaine, rire de tout, surtout de soi-même et de ce qui nous blesse le plus, distancier la douleur, relativiser les sentiments, s'échapper de tout d'une pirouette ou d'un trait d'esprit, trouver la voie du juste du milieu, de l'abandon, du lâcher-prise.


Une « friendise » qu’on aime déguster comme une gourmandise sans risquer la prise de tête…..à lire dans le métro ou sur la plage ,à la maison en mettant une bonne mélodie de Jo Dassin….Si t’appelais mélancolie…..pour redevenir jeune ou le rester.

J’ai adoré et n’ai pas pu lâcher ce livre que ma moitié m’a arraché des mains à peine fermé. J’aime les livres qui me ressemblent !!! A bientôt sur les pages et sur la plage !!!!??

Henri Delorme©Le MagChic Mars 2013.

ISBN : 2246800307
Éditeur : Grasset (2012) 180 pages

Prix 14,5 €

lundi 18 mars 2013

LA PREMIERE CHOSE QU'ON REGARDE de Grégoire Delacourt



Est-ce qu’on peut faire l’amour à un livre pour sublimer son quotidien??? C’est brutal comme question !!!!!

En tout cas c’est une relation charnelle que j’ai entamé avec ce bouquin à la fois physique et intellectuel.
Une lecture de Grégoire Delacourt vous entraîne dans le labyrinthe des âmes et de leur propre vérité…à peine a-t-on le temps de digérer son excellent roman La liste de mes envies que le nouveau La première chose qu’on regarde…. vous transporte dans la lumière pâle er brulante du Nord avec ses vrais gens..

Un zeste d’amour, un brin de férocité et un doigté sur le clavier de nos sentiments font de ce livre une symphonie qui vous pète à la gueule comme ces bons vieux films qui nous ont dépucelés dans nos salles de quartier.

Un tourbillon de mots et de folie pour décrire dans une fable tendre et caustique la relation étrange de ce jeune garagiste du Nord Arthur Dreyfuss et son rapport aux femmes.

N’avez vous jamais rêvé quand on sonne à la porte que ce soit votre idole..l’homme de notre de vie..la femme de nos rêves et bien c’est arrivé à Arthur…

Le 15 septembre 2010, Arthur Dreyfuss, en marcel et caleçon Schtroumpfs, regarde un épisode des Soprano quand on frappe à sa porte. Face à lui : Scarlett Johansson. Il a vingt ans, il est garagiste. Elle en a vingt-six, et elle a quelque chose de cassé.
Que faites vous ici Scarlett ?? je veux disparaître quelques jours……
Il allait aider ,protéger,cacher cette actrice.

Scarlett Johansson herself !!!oui on ne pouvait pas imputer la vision hallucinante de Scarlett à l’excès de Kronembourg..un gamin du Nord…Arthur a toujours aimé les gros seins ..il s’était même demandé s’il avait été une fille comment il aurait géré la taille de ceux-ci.
Une fille splendide sur le pas de sa porte tout droit échappée des magazines usés et archis feuilletés par ses mains pleines de cambouis……lui le garagiste qui démontait des culbuteurs et qui n’avait culbuté que la femme du notaire….
Et l’on part dans ce chassé croisé entre la star,Arthur et une certaine Jeanine Foucamprez qui va brouiller les cartes.

Et puis dites moi Arthur est ce bien la vraie Scarlett……il faudra aller à la page 71 du livre mon cher Henri….si vous voulez avoir la réponse ..
Vous qui aimez les gens célèbres voilà de quoi vous pencher sur la duperie de l’apparence et de cette beauté qu’on exhalte tous les jours véritable poison merveilleux ..

On assiste à la naissance d’un amour avec une sensibilité féminine exceptionnelle chez un homme qui ne renie pas sa « mâlité » dans sa confusion du désir.

J’ai été amoureux de Romy Schneider,tout petit ..à croire que ce livre était fait pour mon cœur de midinet (ça se dit ??)….je me suis tant plu à imaginer qu’elle ait attendu mon âge adulte pour sonner à ma porte.

Dans ce tourbillon surnage l’icône de Scarlett Johansson(elle existe en vrai.. !!)comme dans les rêves les plus dingues de ce cher Arthur bien chanceux.

L’amour on ne le raconte pas on le fait,c’est qu’on dit !!!…et bien l’auteur a réussi ce tour de force de créer cet émoi et ce trouble qui envahira plus d’une femme….et d’un homme.

Après avoir fait La liste de ses envies,Grégoire suscite la notre…et la première chose qu’on regarde ……..c’est le physique,l’apparence,la beauté…pourtant…… « 0n doit apprendre à écouter, et non seulement ses mots, mais son corps, sa vitesse, sa force, sa faiblesse et ses silences qui déséquilibrent ; on doit perdre un peu de soi pour se retrouver dans l'autre. p.154 »
Sortir de ce livre......sentir la couverture de celui ci le poser..le regarder et se dire on a fini....comme si on venait de faire l'amour...cette béatitude post coïtum que seule l'écriture transfère à la lecture dans la fusion charnelle des pages..........il y avait plus d'images dans ce livre que peut en contenir une BD!!!!

L’auteur a sonné à votre porte…ouvrez son livre !!!!

Parution Mercredi 20 mars 2013
Henri Delorme©Le MagChic Mars 2013

Editions : JC Lattès
Collection : Littérature française
Date de Parution :20/03/2013
Code EAN/ISBN : 9782709642866
Hachette : 4554051
Prix public : 17.00 €
Format : 130 mm x 205 mm
250 pages

L'auteur
Né en 1960 à Valenciennes, Grégoire Delacourt est publicitaire. Après le succès de L’Écrivain de la famille, son premier roman (20 000 exemplaires vendus en édition première, prix Marcel Pagnol, prix Rive Gauche), La Liste de mes envies, paru en février 2012, lui a valu une renommée internationale.
Site Web de l'auteur : http://www.gregoiredelacourt.com/

















mardi 5 mars 2013

L'ENFANT DE CALABRE par Catherine Locandro



Pour moi il y a deux types de romans ceux dont on parle beaucoup dès leur sortie et que l’on a aimé et ceux dont on parle en regrettant de ne pas les avoir lu plus tôt…..celui de Catherine Locandro, L’enfant de Calabre appartient à la seconde.
C’est un mal pour un bien, le livre sera appeler à durer dans l’esprit des retardataires…..Luchino Visconti évoquait cette famille qui forgeait le destin comme le métal auquel duquel il est impossible de s’échapper.

Les souvenirs de famille remontent à la surface comme la vase à la surface d’un étang limpide, si claire si transparente…il suffit de jeter un petit caillou…..et c’est ainsi qu’à la mort de sa mère, une photo de son père (décédé lui aussi) une photo saute aux yeux de Frédérique
Stupeur, la femme qui est avec son père est une parfaite inconnue, la photo en dit long sur la nature des liens.
Intriguée, elle veut faire parler cette photo et retourne à Nice, la ville de son enfance……un univers féminin entoure la narratrice, Alice son premier amour, Johanna détective privé et cette fameuse Barbara qui fut la maitresse de son père…….dans les dédales de la vieille de Gênes elle part à la rencontre des fantômes du passé. Catherine Locandro nous promène dans le labyrinthe du passé de légionnaire qui scelle le lourd secret de Vittorio.

Ce roman est un chassé croisé de deux histoires…le passé et le présent 1954 l’amitié entre Matteo et Vittorio dans la cuvette de Diên Biên Phu ,sur fond de mitraille et de diplomatie obscure, avec les héros de la légion étrangère, durant la guerre d’Indochine, et 2011 cette quête identitaire où comme le saumon remonte la rivière Frédérique part à la rencontre du passé :ses monologues intérieurs adressés à sa grand-mère paternelle, une Calabraise morte à 39 ans et bannie pour avoir aimé un homme plus jeune qu’elle.
Tout en tricotant ces deux récits ..le maillage se ressert et contribue à la révélation d’une vérité hallucinante et surprenante en fin de livre.
Catherine Locandro expose et explose les tabous de notre société moderne corsetée par la tradition avec juste cette sensibilité qui en font un roman d’amour mais d’amour avec un grand A

Je suis sorti de ce livre un peu fracassé et bouleversé comme si les bombes qui pleuvaient à Diên Biên Phu m’avaient assourdi…..comme si la fin d’une guerre était le début d’une vie… mais débarrassé de mes fantômes et fantasmes entre douleur et injustice, entre soulagement et empathie……en mode EMOTION

Editeur : Ed. Héloïse d'Ormesson, Paris, France
Prix : 17.00 €
Date de sortie : 17/01/2013
ISBN : 9782350872124


Quatrième de couverture :le résumé
Lorsqu'elle pousse la porte de l'agence de détectives privés Azur Enquêtes, Frédérique a en main une photographie, celle de son père Vittorio, ancien combattant d'Indochine, en compagnie d'une inconnue. A Nice, ville de son enfance, elle espère retrouver la trace de cette femme blonde au teint pâle et au sourire timide. Mais à trente-neuf ans, ce qu'elle souhaite bien plus encore, c'est découvrir enfin qui était ce légionnaire taiseux. Quitte à reconstruire son roman familial. Dans un labyrinthe de souvenirs - de Diên Bien Phu à Cittanova -, de voyages en rencontres, Frédérique convoque ses aïeuls et entrecroise trois générations marquées par la douleur et l'injustice. Entre revenants et fantômes, parviendra-t-elle à démêler sa propre histoire, enchevêtrée telles les rues de Gênes, jusqu'à son issue inattendue ?

Un texte incisif et poignant, comme un coup de couteau dans le rideau qui masque les secrets et conjure le sort.

Née à Nice en 1973, Catherine Locandro vit à Bruxelles. Scénariste, elle publie son premier roman, Clara la nuit, qui remporte le prix René Fallet, en 2005. L'Enfant de Calabre est son cinquième roman.


Henri Delorme©Le MagChic
Passage de Catherine Locandro à l'émission de Busnel La grande librairie 21 février
http://www.france5.fr/la-grande-librairie/?page=emission&id_article=7024#.UTW0xXvvXBw.blogger

mardi 12 février 2013

LE COUP DE COEUR DE LA LIBRAIRE..LES MARDI DE LYDIE

Lydie Zannini Libraire à Bourg en Bresse Librairie du Théâtre,donne ses coups de coeurs sur LC1 et sur MagChic

"Où es tu dans l 'instant même où je pense à toi, à qui parles tu ?
Le rendez-vous est pris Hôtel des Embruns. Elle va prendre le métro pour s'y rendre.
Elle " était dans la parenthèse de l'attente".
Un vieil homme sur le quai tenait une canne. Leurs regards se croisent, ils se sourient.
" Il y avait dans son sourire l 'esquisse d'une certitude dont je voulais qu elle nous ressemble dans ce moment un peu trouble de notre histoire".
La rame arrive. Le vieil homme se tourne vers elle avec ce même sourire et saute sur les rails avec légèreté .
L 'avenir de notre personnage bascule.
L'incertitude et le passé l 'assaillent.
Une déambulation sans but dans Paris est son seul pis- aller.
Nous lecteurs, sommes subjugués par le style de Michèle Lesbre qui nous emporte.
J AI COMMENCÉ CE LIVRE HIER SOIR, IL ÉTAIT FINI HIER SOIR.
Aujourd'hui je le relis, je savoure.




LE COUP DE COEUR DE LA LIBRAIRE..LES MARDI DE LYDIE




Lydie Zannini Libraire à Bourg en Bresse Librairie du Théâtre,donne ses coups de coeurs sur LC1 et sur MagChic


Coup d 'essai, coup de maître !
Nouvelles très courtes qui nous interpellent, nous utilisateurs de Facebook´, se dégustent comme un Haribo et non comme un Chamallow, !!
Une, deux suffisent, on pose le livre, on y revient.
Je réfléchis et je cherche à percer le mystère Neyrinck .
Y en a -t-il un ?
En tout cas, Éric mérite d'être découvert .
(Insistez auprès de votre libraire, les éd. kyrographaires se distribuent elles mêmes. )


dimanche 10 février 2013

ANDY Le héros d'un roman par Brigitte Kernel



Andy Warhol revit sous la plume de Brigitte Kernel comme si elle avait voulu cerner définitivement le personnage complexe né à Pittsburgh …
En rentrant dans l’intimité de cet artiste, on apprend ainsi ses origines ruthènes (la Ruthénie n’est pas un pays mais une région de l’Est de l’Europe) .L’icône à la chevelure blonde immergée dans un New York des années 50 ,au cœur d’une Amérique puritaine considérant l’homosexualité comme un pêché, nous a toujours fasciné. C’est en ce sens que faire connaissance avec ce héros d’un roman est pertinent L’auteur totalement habitée par le personnage a choisi un angle d’attaque original.

En 1968, quelques semaines après l'attentat qui faillit lui coûter la vie, Andy Warhol, par la plume de Brigitte Kernel, se rend de manière étrangement rythmée chez un psy à New York. Il essaie de comprendre la femme qui a tenté de le tuer. Il a du mal à survivre et se sent dans un étrange état d'irréalité. Au cours de onze séances (onze???……chiffre fatidique), toutes ses angoisses et frustrations remontent à la surface : son rapport compliqué avec sa mère, le poids de la religion, son homosexualité bridée à l'extrême et son voyeurisme qu'il ne supporte plus. Il s'interroge devant le psy silencieux. Mais qui est donc ce psy ? Le psy tout comme le lecteur attend et essaie de comprendre cette nature complexe qui a accouché du talent que le monde entier lui reconnait.

A l’occasion de ces consultations Andy ne semble pas partager l’engouement du public et a même l'impression d'être une imposture. Il compose son art et multiplie les images.

Se considère-t-il lui-même comme sa propre œuvre ? Tout se bouscule dans sa tête.. Il lui faut comprendre qui est Valérie Solanas,cette femme qui a voulu attenter à ses jours, il ne sait même plus s’il est vivant ou mort….comme s’il était le spectateur de sa propre vie en regardant à travers un miroir sans tain. Lucide sur lui-même, le héros prend la posture singulière d’être à la fois idole et fan…fan de Truman Capote, allant jusqu'à le harceler, de Liz Taylor, de Marylin Monroe et de John Lennon qui rentrent le Panthéon de l’hôte de la Factory. Comment vivre dans le pêché et vivre sa passion pour les hommes en allant à la messe et assumer ce que les autres et sa mère appellent un sale vice passible de la sanction du jugement dernier.Tout y passe son rapport aux autres et à l'argent.......

Devant un psy silencieux Andy en arrive même à se poser la question de son aura artistique..Serait-il une création de lui-même ????….comme si en multipliant les images à l’infini (les soupes Campbell par exemple) il cherchait à détruire les vilaines traces de son passé.

Fan d’Andy Warhol, Brigitte Kernel a pratiqué la meilleure endoscopie de la créativité et de la sensibilité de cet artiste en souffrance comme beaucoup d’homosexuels qui vivent sous le joug de l’opinion sévère qu’on peut avoir d’eux. Cette fiction réaliste arrive à point nommé dans le débat de société qui secoue notre pays… à lire !!!! Ce livre on le dévore et on l’adore !!

Henri Delorme© Le MagChic Février 2013

DATE DE PARUTION : 31/01/13
EDITEUR : Plon
COLLECTION : Miroir
ISBN : 978-2-259-21592-3
EAN : 9782259215923
PRÉSENTATION : Broché
NB. DE PAGES : 174 pages
POIDS : 0,252 Kg
DIMENSIONS : 13,3 cm × 20,3 cm × 2,1 cm
Prix 17 €

vendredi 8 février 2013

PARK AVENUE by Cristina Alger


When the financial crisis sometimes delivers the finest scandals.. .on déboule in the heart of the Darling, patrician family family new York who plays in an inbreeding and self-sufficient environment: financial New York families.
By opening this book you will discover first what is Park Avenue is a street where all the wealthy West Coast, nestled in luxury apartments decorated so outrageous or houses bordered by two boxwood pot classieusement are nested cut. The offspring of these families were all educated at Harvard or Princeton, are promised in situations well compensated in law firms or investment banks. All their smiles. With physical models of ad for Ralph Lauren, they convey their brilliant charitable holiday evening certainties.
Among them, Paul Ross, a young lawyer.

Upon returning home the Darling Paul Ross has not only married Merrill, daughter of Carter Darling, a billionaire financier. All included...... an apartment on Park Avenue, weekends in the Hamptons, or jobs, charity with all Manhattan evenings.
Paul loses his job, Carter offered him to lead the team of lawyers of his hedge fund, a fabulous opportunity
Le Corbusier dealt with New York's beautiful disaster, Wall Street lived hers.
And at the outset the disappearance of a curious character triggers a count... oppressive time bomb is started during the Thanksgiving weekend.
The holidays start.. .so that the banks are threatening to collapse.
On Park Avenue, the famous avenue, gravity fine flower of American finance: traders, lawyers, members of the inspection bodies, creators of hedge funds, investor, prepare their exodus from the weekend in the Hampton.
Everything was going so well... but here goes!a grain of sand will disrupt this beautiful postcard setting...
"Morty Reis, the friend of the family ('Uncle Morty') as of finance had the bad idea of suicide, lifting hearts, but also many questions about the Fund he has built a formidable performance"
It would be a new Madoff... with too good to be true performance curves.
The fortune would be sitting on a gigantic scam?

Only a few crazy work during this week of the dangers that might lead to a dreadful scandal.. .eclaboussant the Darling family.
In any case the wind of panic breath on Park Avenue where each will strive to find the ideal scapegoat to blame... rats often leave the ship in such circumstances.
The cooked Thanksgiving Turkey lovingly by zealous servants perfume this week-end offering a respiratory pause the curée justice and the press that will surely knock heads in the sawdust

So will the wings of power flame under the media spotlight as if a new bonfire of vanities ignited for the second time.
Paul loved this city where the seasons are marked. The arrival of winter is something electrical. "Despite the cold and the sands sidewalks, the season is a breathtaking beauty... a few hours snow sprinkled the sidewalks of icing sugar and transforms the skyscraper in luxurious pièces montées... page 174...
This season however, it would mark the end of Darling dynasty and the end of a financial system reached the limit of its exercise?

For this young southern lawyer so quickly accustomed to the luxury of life New York: apartment on Park Avenue, it will soon have to choose sides: save his skin and betraying his wife and his in-laws, or even protect the family business at all costs.
Cristina asks his cold eyes and in a burst of pedagogy flat puts all runaway soul States of the Darling family and his entourage.
"If the Darling were not poor in the conventional sense of terme.ils were in the environment in which they evolved... but the Darling are not one family like any other... »...
The chance is not made to last and the author is careful to judge the protagonists, shall however one was cruel enough of these people... explodes the certainties of these arrogant, Liars Wasp
The hedge fund's Morty will collapse the Darling family building and will become you the background that will touch this family at the end of Thanksgiving and definitely switch his fate within a week-end?
More than a financial crisis it is a veil which rises on family behaviour... dire moments where family solidarity masked by too white-toothed smiles, flew apart.
Cristina Alger, graduate of Economics (Harvard and New York), lawyer in the financial field, wrote his first novel, masterfully Park Avenue... dominating her subject.
The qualities of a book are, tell, entertain and educate, and to think, mission is completed for this book which more loose you
A fascinating novel that speaks to the family, other than money and social ascent.Jay MC Inerney that this literary product is the best that the financial crisis could give birth
Particularly well documented, this breathtaking novel paints a portrait terrifying world of global finance at the start of an announced annee2013 as austere.

The Editions Albin Michel had the glad hand on what I would call the Best Seller of the year
• Read!
RELEASE DATE: 30/01/13
• Publisher: Albin Michel (Editions)
• ISBN: 978-2-226-24529-8
• EAN: 9782226245298
• PRESENTATION: pin
• NB. OF PAGES: 464


PARK AVENUE de Cristina Alger



Quand la crise financière accouche parfois les plus beaux scandales …on déboule au cœur de la famille Darling, famille patricienne new yorkaise qui évolue dans un milieu endogamique et autarcique : les familles financières de New York.

En ouvrant ce livre vous allez d’abord découvrir ce qu’est Park Avenue est une rue où sont nichées toutes les grandes fortunes de la côte Ouest, blotties dans de luxueux appartements décorés de façon outrancière ou des maisons bordée par deux buis en pot classieusement taillés.
Les rejetons de ces familles, ont tous fait leurs études à Harvard ou Princeton, sont promis à des situations bien rémunérées dans des cabinets d'avocats ou des banques d'investissement. Tout leur sourit. Dotés de physiques de mannequins de pub pour Ralph Lauren, ils véhiculent leurs certitudes de fêtes caritatives en soirée brillantes.
Parmi ceux-ci, Paul Ross, un jeune avocat.


En rentrant chez les Darling Paul Ross n’a pas seulement épousé Merrill, fille de Carter Darling, un financier milliardaire. All inclue…..un appartement sur Park Avenue, week-ends dans les Hamptons, jobs en or, soirées de charité avec le Tout Manhattan.

Paul perd son emploi, Carter lui propose de diriger l’équipe d’avocats de son fonds spéculatif, une fabuleuse opportunité
Le Corbusier traitait New York de magnifique catastrophe, Wall Street vivait la sienne.
D’emblée la disparition d’un curieux personnage déclenche un count-down oppressant……la bombe à retardement est mise en route lors du week end de Thanksgiving.

Les vacances débutent …..alors que les grandes banques menacent de s’effondrer.
Sur Park Avenue, la célèbre avenue, gravite la « fine fleur » de la finance américaine : traders, avocats, membres des organismes de contrôle, créateurs de fonds spéculatifs, investisseur, préparent leur exode du week end dans les Hampton.
Tout allait si bien…mais voilà !!!!un grain de sable va dérégler ce beau décor de carte postale…..
Morty Réis, l’ami de la famille (« Oncle Morty ») l’as de la finance a eu la mauvaise idée de se suicider, soulevant les cœurs, mais aussi de nombreuses questions concernant le fonds qu’il a construit, d’une redoutable performance“
Serait-il un nouveau Madoff….avec des courbes de performances trop belles pour être vraies.
La fortune serait elle assise sur une gigantesque escroquerie ??

Seuls quelques fous bossent pendant cette semaine de tous les dangers qui risque de déboucher sur un scandale épouvantable …éclaboussant la famille Darling.
En tout cas le vent de la panique souffle sur Park Avenue où chacun s’évertuera à trouver le bouc émissaire idéal pour porter le chapeau…les rats quittent souvent le navire en pareilles circonstances.
La dinde de Thanksgiving cuisinée amoureusement par des domestiques zélés parfume ce week- end qui offre une pause respiratoire à la curée de la justice et de la presse qui ne manqueront pas de faire tomber les têtes dans la sciure

Ainsi les ailes du pouvoir vont-elles flamber sous les feux des médias comme si un nouveau Bûcher des Vanités s’allumait pour la seconde fois.
Paul adorait « cette ville où les saisons sont marquées. L'arrivée de l'hiver y a quelque chose d'électrique. Malgré le froid et les trottoirs sablés, la saison est d'une beauté époustouflante.....pendant quelques heures la neige saupoudre les trottoirs de sucre glace et transforme les gratte-ciel en luxueuses pièces montées...page 174 »...
Cette saison marquerait elle la fin de la dynastie Darling et la fin d’un système financier parvenu à la limite de son exercice ?

Pour ce jeune avocat sudiste si vite habitué au luxe de sa vie new-yorkaise : appartement sur Park Avenue, il va falloir vite choisir son camp : sauver sa peau et trahir sa femme et sa belle-famille, ou bien protéger l’entreprise familiale coûte que coûte.
Cristina pose son regard froid et dans un élan de pédagogie met à plat tous les états d’âme fugitifs de cette famille Darling et de son entourage.
« Si les Darling n'étaient pas pauvres au sens conventionnel du terme.ils l'étaient dans le mileu dans lequel ils évoluaient........mais les Darling ne sont pas une famille comme les autres... »...
La chance n’est pas faite pour durer et l’auteur se garde bien de juger les protagonistes, en dresse toutefois un portait assez cruel de ces personnes…..explose les certitudes de ces Wasp arrogants, menteurs
Le fonds spéculatif de Morty va-t-il effondrer l’édifice familial Darling et deviendra t’il le fond que va toucher cette famille en cette fin de Thanksgiving et faire basculer définitivement son destin en l’espace d’un week- end ?
Plus qu’une crise financière c’est un voile qui se lève sur les comportements familiaux….moments funestes où la solidarité familiale masquée par des sourires aux dents trop blanches, vole en éclats.
Cristina Alger, diplômée d’économie (Harvard et New York), avocate spécialisée dans le domaine financier, signe avec maestria Park Avenue … son premier roman, tout en dominant son sujet.

Les qualités d’un livre sont de raconter, distraire et instruire, et de faire réflechir,mission est remplie pour cet ouvrage qui ne vous lâche plus
Un roman fascinant qui parle aussi bien de la famille, que d’argent et d’ascension sociale..Jay MC Inerney qui considère que ce produit littéraire est le meilleur que la crise financière ait pu accoucher
Particulièrement bien documenté, ce roman haletant, dresse un portrait terrifiant du monde de la finance mondiale à l’entame d’une année2013 annoncée comme austère.

Les Editions Albin Michel ont eu la main heureuse sur ce que j’appellerai le Best Seller de l’année
• A lire !!!!
DATE DE PARUTION : 30/01/13
• EDITEUR : Albin Michel (Editions)
• ISBN : 978-2-226-24529-8
• EAN : 9782226245298
• PRÉSENTATION : Broché
• NB. DE PAGES : 464 pages
• POIDS : 0,475 Kg
• DIMENSIONS : 14,0 cm × 20,5 cm × 3,3 cm
Prix 22€
Henri Delorme ©Le MagChic Février 2013


vendredi 1 février 2013

35 ème FESTIVAL DU COURT METRAGE A CLERMONT FERRAND




Credits photos :La Montagne

Le MagChic ne peut ignorer qu'il est né la veille de l'ouverture d'un festival du Court Métrage....à l'entrée de ce 35 ème festival dont le feu vert a été lancé hier,vendredi 1 er février à 19H....le public va se masser aux portes pendant une semaine..144 000 spectateurs en 2012, sur 7730 films reçus ..7558 éliminés (source la Montagne) c'est dire si la selection est impitoyable.
MagChic vous fera de ses coups de coeur...mais notre magazine attend avec impatience la remise du prix Nikon par Virginie Ledoyen et notre magazine a son chouchou....Fan de Shakespeare...140 secondes pour dire pourquoi on est fan..
Le résumé
Résumé :
Une bande improbable se penche sur la tragédie shakespearienne, Hamlet, et tente l’exploit de la raconter en 2mn20 chrono. Une performance forcément subjective et décalée, doublée de l’ambition technique de la réaliser en un unique plan séquence. Un choc orchestré entre un grand texte dramatique et un univers résolument quotidien et contemporain aux accents burlesques, une manière de défendre notre crédo que l’art est partout, tout le temps et surtout pour tous.

La vidéo disponible sur notre site est édifiante....notre blog prend tous les paris sur ce bijou..affaire à suivre
http://www.festivalnikon.fr/videos/view/id/2779?142821%22%3A%22og.likes%22%7D&action_ref_map=%5B%5D">

jeudi 31 janvier 2013

L'ATELIER DES MIRACLES de Valérie Tong Cuong..LA PAROLE EST A LA LECTRICE.



Le MagChic donne la parole à Muriel une de ces lectrices nombreuses et amoureuses des beaux livres
Alors .....Contact moteur!!!
Le MagChic...Comment cette lecture a été vécue?
Muriel. "Je suis entrée dedans immédiatement.
Je trouve qu'on saisit d'emblée que les trois "accidents" qui arrivent sont inéluctables, car le fruit d’évènements qui se sont enchaînés jusqu'à ce point de rupture....... L'écriture dynamique, simple et détaillée à la fois, nous projette dans le ressenti des personnages. Même sans avoir vécu leur parcours, on éprouve leurs émotions.

Le déroulé est plein de suspense ......... Et, "miracle", un "saint homme " est mis sur leur chemin pour les réconcilier avec la vie....sain???........ Et chacun des personnages, après s'être crû sauvé, se perdra de nouveau pour finalement renaître pour de bon, car ayant choisi d'accomplir son destin en pleine liberté et en pleine conscience. Leur vie m'a fait pensé à une vague qui montait, puis descendait, puis se brisait avant de remonter de nouveau."

Le MagChic ..Muriel dans ses impressions de lecture souligne la construction atypique de ce roman ....choral....se réfère au film Amélie Poulain.......de bonne augure ...car l'écriture de Valérie est faite aussi bien pour le livre que pour le cinéma...alors un rendez vous sur les écrans?????

Le MagChic....Nous n'avons pas repris toutes tes impressions de lecture parce qu'on voulait ménager le suspense du livre...

En tout cas voici une lectrice conquise à quelques heures du passage de Valérie Tong Cuong sur le plateau de Busnel à la Grande Librairie sur France 5 ce jeudi à 20H30

Nous ne doutons pas un seul instant que l'écrivaine saura nous faire revivre ses émotions pour ne pas dire les partager.

dimanche 27 janvier 2013

JE VAIS MIEUX de David Foenkinos



" Je vais mieux", de David Foenkinos

Nous avons tous eu dans notre entourage immédiat privé ou professionnel un personnage à qui il ne fallait pas demander comment ça allait.

Extrait du livre : On sait toujours quand une histoire commence. J’ai immédiatement compris que quelque chose se passait. Bien sûr, je ne pouvais pas imaginer tous les bouleversements à venir. Au tout début, j’ai éprouvé une vague douleur ; une simple pointe nerveuse dans le bas du dos. Cela ne m’était jamais arrivé, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. C’était sûrement une tension liée à l’accumulation de soucis récents.

Cette scène initiale s’est déroulée un dimanche après-midi ; un de ces premiers dimanches de l’année où il fait beau. On est heureux de voir le soleil, fût-il fragile et peu fiable. Ma femme et moi avions invité un couple d’amis à déjeuner, toujours le même couple finalement : ils étaient à l’amitié ce que nous étions à l’amour, une forme de routine."


David Foenkinos nous embarque dans l’histoire d’un hypocondriaque qui se focalise sur le mal de dos, redoutable mal de société qui attise la haine des employeurs, obère la productivité du salarié malade, pourrit la vie de sa femme et celle de ses parents..

Le narrateur mène une vie rangée de père de famille : un travail intéressant dans un cabinet d'architectes, une femme (Élise) qu'il a connue très jeune, deux enfants étudiants sans problèmes.
Pourtant, cette existence presque banale va soudain se dérégler.
Cela commence par une douleur au bas du dos qui reste inexpliquée malgré divers examens : radios, IRM, consultations diverses chez un ostéopathe, une magnétiseuse et même une prostituée. Rien n'y fait, la douleur se fait toujours plus intense, symptôme de tout ce qui dans sa vie tenait sur des non-dits, des frustrations, des ratages. Dès lors la vie du couple part en vrille : Élise lui annonce qu'elle va le quitter, un collègue se met à le harceler dans le but affiché de l'évincer, ses enfants lui reprochent de n'avoir jamais été vraiment présent pour eux. Déboussolé, il cherche un sens à ce chaos. L'épreuve du mal de dos va pourtant être une voie de rédemption. En bouleversant sa vie routinière, elle lui permet de changer enfin.
J’entrevois déjà en lisant David avec le visage de cet homme qui finirait, vingt ans plus tard, dans un pavillon de banlieue avec un mal de dos. Ce livre n’est nullement ennuyeux malgré ce thème central lié au mal lombaire….l’index des humeurs se greffe sur l’échelle de la douleur et promène le lecteur dans une introspection sur ce mal de la société que certains appellent le mal imaginaire ou le mal des feignants !!

Délaissant progressivement la loufoquerie de ses premiers livres, David Foenkinos aborde ici avec légèreté des thèmes graves, comme il l'avait fait dans La Délicatesse ou Les Souvenirs. Nul doute que le public qu'il a conquis avec ces deux livres aura plaisir à le suivre encore une fois.

Il faut aller au delà de l'hypocondrie pour apprécier le roman de Foenkinos...en fait ce mal de dos véhicule des maux réels et les mots pour le dire donne à réfléchir sur des problèmes connexes..celui des relations avec l'entourage professionnel;sa vie de couple;les relations avec les parents ,les ratés de la vie..qui de l'oeuf ou de la poule..lequel est la cause et lequel est la conséquence...un bréviaire qui interpellera plus d'un homme honnête!

Une fois qu’on a lu cet ouvrage ?? qu’en fait on ?? On le range précieusement dans sa bibliothèque pour le prêter en cas de crise à vos invités et on s’empresse d’en acheter un deuxième exemplaire pour l’offrir à son vieux pote ou sa chère amie qui gémit tout le temps et qui est plié(e) en deux non pas sur votre humour mais sur son MAL préféré !! Editeur : Gallimard
Collection : Blanche
Date de parution : 10/01/2013
Ean : 9782070140107
20.5 x 14 cm, 336 pages
Prix :19,50€
Henri Delorme©Le MagChic.Janvier 2013

84, CHARING CROSS Par Hélène Hauff





Notre blog ouvre ses colonnes à la superbe chronique de Didier Debroux dans son blog dédié à la littérature américaine.....vous trouverez le lien du blog La XXVème heure sur cette page dans la rubrique Le site de la critique littéraire....

n petit livre de rien. Une histoire vraie. Des lettres. Des échanges. Et toute l'humanité entre les lignes...
Vingt années de correspondance, débutée en 1949, entre une jeune américaine d’ascendance germanique, Helene Hanff, et un libraire londonien, Frank Doel, établit au 84 de la Charing Cross Road. Helene Hanff tente une carrière littéraire, notamment au théâtre, mais sans grand succès. Découvrant la petite annonce de la librairie Marks&co à Londres, elle leur commande par courrier des livres anciens épuisés. S’ensuit un dialogue, une conversation épistolaire entre Miss Hanff et Frank qui ne porte pas toujours sur la littérature classique. Avec esprit et vivacité, les correspondants livrent des fragments de leur quotidien, de leurs espérances, de leurs engouements, de leurs difficultés…




A partir de ces missives, Helene Hanff composera ce livre en 1970 qui rencontrera rapidement aux Etats-Unis et en Angleterre l’enthousiasme tant du public que des critiques. Une histoire qui se verra adaptée au théâtre, en série télévisée et au cinéma avec notamment Anthony Hopkins.

Grâce à ce succès, l’auteur trouve enfin les moyens de venir à Londres. Trop tard! la librairie Marks&co a fermé ses portes. C’est là, la seule note de nostalgie dans ces 145 pages qui se révèlent un véritable chant d’amour pour les livres et les… libraires!

Bref, que du bonheur…
Editions Livre de Poche

Henri Delorme©Le MagChic.Janvier 2013

mardi 8 janvier 2013

COUP DE COEUR DE MAG CHIC POUR L'ATELIER DES MIRACLES de Valérie Tong Cuong



L’Atelier des miracles…… ????
« C'était un atelier d'horlogerie, a-t-il souri. Remettre les pendules à l'heure, réparer la mécanique humaine : c'est un peu notre spécialité, non ? »

Avoir le choix de laisser la vie vous malmener, vous casser, vous plier ou bien passer à l’Atelier des Miracles….mais où le trouver cet Atelier ??? A l’ouverture du livre de Valérie Tong Cuong, j’avais déjà dans les narines cette acre odeur de brûlé…..l’immeuble de Millie est incendié.... Millie ,habillée en solderie de passage, est jeune secrétaire intérimaire, doté d’un de ces diplômes qui vous mène tout droit à une vie solitaire pour ne pas dire monacale

En poursuivant ma lecture, je tombe sur Mike,….pardon , Monsieur Mike, un ex de l’armée qui pourrait servir de modèle aux thésards des syndromes post traumatiques de l’armée….ah il n’est pas reluisant celui-là……mais en attendant mieux il se fait quand même casser la gueule par des voyous, à le laisser pour mort . D’accord !! Mike n’est pas le modèle du genre.. Il a tout de même déserté de l’armée….. Mais quel mal faisait il en étant recroquevillé sous un porche avant de se faire tabasser par le « farfadet » et sa bande ?

Mariette …. ??? Auriez vous imaginé, un seul instant, votre prof d’histoire jeter un de vos potes dans l’escalier ???…à le laisser pour mort. Elle l’a fait, cette prof comme je vous l’ai dit est mariée à un politicien narcissique, Charles, bardé de certitude et de la légion d’honneur, elle est au bout du rouleau en train de brouter la ligne rouge avant de franchir la ligne jaune. Elle n’a que pour compensation de faire la classe à 28 crétins qui font tous tomber leur stylos au même moment, de quoi rejoindre la cohorte des enseignants névrosés et dépressifs

Tous les 3 auraient pété des câbles ?.... Ceux de la vie ne seraient donc pas solides ??? Mais alors que faire ??? La chance existe-t-elle ??? Mais elle est pour les chanceux !!!!…la seconde chance c’est autre chose, c’est quand une puissance plus forte féconde l’espérance pour lui donner une forme plus douce et plus humaine : l’espoir…….. nourri au biberon de la solidarité.

Il n’y a pas d’Ardoise magique pour effacer les emmerdes qui pourrissent et hypothèquent les existences .La seconde chance n’est elle pas venue d’une écrivaine qui carbure à la Providence ?

Eluard disait il n’y a pas de hasard mais des rendez vous……et ces rendez vous se prennent à l’Atelier des Miracles où règne un personnage que Victor Hugo n’aurait pas renié , Jean Hart, celui qui tend sa main et répare les âmes cassées. Ils ne demandent rien à personne pas même à la vie et un individu leur lance une bouée pour les sauver….ça existe des histoires comme ça ?? Mais oui !!!!tout est possible et malgré leur incrédulité ils ont du se ranger à l’évidence.

Tout a un prix….comment se reconstruire sans affronter ses fantômes ? Avancer en mentant à soi même et aux autres ? Le prix se paiera mais dans l’obscurité de leurs vies, il faudra payer « le loyer » en acceptant que les parties signataires du bail conservent leur zone d’ombre, avec ce mystérieux propriétaire de l’Atelier qui dispose de tous les remontoirs dans un jeu de plus en plus dangereux.

Ce roman choral donne à ceux qui tombent la force de se relever au prix d’une improbable et incroyable amitié. Dans un contexte actuel dominé par l’individualisme sauront ils s’en sortir ????Eux?? vous le saurez en lisant le livre..nous, lecteurs,en ressortons bouleversés et notre coeur fait tic tac au fil de cette histoire passionnante.....je me suis surpris à le lire furtivement à la bibliothèque universitaire de droit,tout enchantée de recevoir cet hôte insolite....un livre à lire.....encore sous le charme
Valérie Tong Cuong aime Camus……..Victor Hugo aurait aimé Valérie qui à l’instar de ce grand homme a su lancer un message d’espoir frais comme un bonbon pyrénéen …dans l’hiver de nos cœurs et de nos corps, de quoi réchauffer une époque par cet hymne à la solidarité.





Henri Delorme ©Le MagChic Janvier 2013

Parution le 9 janvier 2013
Editions Jean Claude Lattès
Prix 17 €TTC
ISBN 978-27096-4279-8

Valérie Tong Cuong s'est exprimée sur le plateau de Michel Field Au field de la nuit demain dans la nuit de lundi à mardi sur TF1 à 1h 05
Pour en savoir plus..