UN MAGAZINE CHIC,CHOC ET CHARME

Un magazine jamais vendu en kiosque,uniquement lu sur le net pour et par les écrivains et tous les artistes aimant l'art du bien vivre et qui veulent lire en musique.
Chic,choc et charme



dimanche 18 mars 2012

TRENTE HUIT TEMOINS


Inspiré du meurtre de Kitty Genovese *perpétré en 1964 à New York par un tueur en série, Trente huit témoins, le film de Lucas Belvaux m’a explosé en plein tronche avec les éclaboussures de la nature humaine pas jolie, jolie.



Dans la ville du Havre taillée au cordeau avec une architecture triste et rationnelle à la fois, dans une rue déserte éclairée par un halo bleuté et brouillasseux, habitent trente huit personnes « On est si bien chez nous vu la merde qu’il y a dehors » Sauf que la merde dehors elle hurle à la mort comme une bête à l’agonie et que cet animal traqué est une femme qui meurt sur le pas du rez de chaussée. C’est si pratique de ne rien entendre !ça rassure et ça protège, dormez bien braves gens. L’indifférence qui consiste à mettre l’édredon pour étouffer les cris d’une victime d’un crime atroce arrange tout le monde. La reconstitution point d’orgue du film et surtout de cette atmosphère cotonneuse, crève l’abcès purulent du silence des habitants de cette ville lâche, dans laquelle une pauvre étudiante a eu la mauvaise idée de venir se faire poignarder et hurler sous leurs fenêtres. Cramponné à mon siège je me suis posé la question.qu’aurais je fait lors de cette nuit ? Dans une société où pu l’indifférence et ou le karcher nettoie les traces de sang et enlève les bouquets compassionnels lors du passage des éboueurs, on plonge dans les abysses de la noirceur de l’âme humaine. La non assistance à personne en danger est devenu un crime, pas un délit grâce au cinéaste qui a bouleversé la tranquillité et le confort des égoïstes que nous sommes ou que nous pourrions devenir. Fin de l’émergence de l’individualisme ?pas sûr….



La rédemption vient de nos consciences En effet parmi ces nombreux témoins, un seul d’entre eux, Pierre joué par Yvan Attal miné par le poids du lourd secret qui le culpabilise et qui le fait craquer. Dans le huis clos d’un appartement plongé dans la pénombre, il décide de se lâcher, en parlant à sa compagne Louise (Sophie Quinton) dans son sommeil.



Face à l’opprobre va-t-il pouvoir se libérer, en estimant ce que l’on pouvait mettre sur l’échelle des valeurs humaines que ne manque pas de souligner l’excellente et toujours fasciante, Nicole Garcia dans le rôle de la journaliste. Elle sublime le métier des ces fouille merde, les journalistes de la presse quotidienne régionale en quête d’informations. Une ville autiste qui a vécu ce meurtre ne peut pas être celle du Havre, les gens y sont si gentils……mais elle existe partout cette ville, sommeillant en nous comme pour mieux endormir nos consciences. En sortant de la salle, la file de la séance suivante, longue à souhait et attirée par l’attractivité des tarifs de la fête du cinéma de printemps, a vu mon visage sonné. Alors ? Un ami m’interpella ainsi….je lui ai dit de rentrer et indiqué qu’il n’en ressortira pas indemne….une raison de plus pour le suivre. Un très bon film que le ministère de la justice devrait faire visionner pour que dans notre société parfois vérolée par la violence s’allument dans la nuit de notre indifférence , les lumières de notre conscience



*Est-ce ainsi que les femmes meurent ? est un roman écrit par Didier Decoin, édité en mars 2012 aux éditions Grasset. « D'après le rapport des flics, ils étaient trente-huit. Trente-huit témoins, hommes et femmes, à assister pendant plus d'une demi-heure au martyre de Kitty Genovese.



Actuellement sur tous les écrans depuis mercredi Synopsis du filmAlors qu'elle rentre d'un voyage professionnel,Louise découvre que sa rue a été le théâtre d'un crime.Aucun témoin,tout le monde dormait.Paraît-il.Pierre son mari,travaillait.Il était en mer.Paraît-il.

La police enquête,la presse aussi.

Petit à petit, Louise apprend que trente huit personnes ont vu ou entendu quelque chose,et que son mari fait peut-être partie de ceux-là...

Article écrit à chaud à 16h30 Henri-Albert Delorme®LeMagChic


mardi 13 mars 2012

DECES DE MICHEL DUCHAUSSOY A L'AGE DE 73 ANS

Michel Duchaussoy est décédé mardi 13 mars à l'âge de 73 ans .Pensionnaire de la comédie française,fut le compagnon de nos soirées Maupassant.Le MagChic s'incline devant ce grand comédien

lundi 12 mars 2012

BERENICE ABOTT AU JEU DE PAUME


Jean Cocteau avec un revolver

1926

Berenice Abbott

Épreuve gélatino argentique, 35,5 x 28 cm.
Ronald Kurtz / Commerce Graphics.
© Berenice Abbott / Commerce Graphics Ltd, Inc
.

Du 21 février au 29 avril 2012

L’exposition “Berenice Abbott (1898-1991), photographies” dévoile pour la première fois en France les différentes étapes de la carrière de cette photographe américaine. Cette rétrospective propose plus de 120 photographies, des ouvrages originaux et une série de documents inédits. En présentant des portraits, des photographies d’architecture et des prises de vue scientifiques, l’exposition montre les multiples facettes d’une œuvre souvent réduite à quelques images.

Venue à Paris au début des années 1920, formée par Man Ray avant d’ouvrir son propre studio, Berenice Abbott (1898-1991) entame avec succès une carrière de portraitiste. Une série de portraits d’artistes, écrivains et dramaturges français ou américains en exil, révèle les liens de la photographe avec les milieux d’avant-garde artistiques et intellectuels (Eugène Atget, Marcel Duchamp, James Joyce, Man Ray, Cocteau, Sylvia Beach, Gide, Foujita, Max Ernst, Marie Laurencin...).
L’exposition présente également une part importante de son projet le plus connu, Changing New York (1935-1939), réalisé à l’initiative de l’administration américaine dans le contexte de la crise économique qui touchait le pays. Conçue à la fois comme une documentation sur la ville et une œuvre artistique, cette vaste commande gouvernementale montre les changements de la métropole, en saisissant la structure urbaine et les contrastes entre l’ancien et le moderne.
Ses photographies prises en 1954 sur la Route 1 (côte Est des États-Unis), dont cette exposition offre une sélection inédite, témoignent pour leur part de son ambition de représenter l’ensemble de ce qu’elle appelle la "scène américaine".
Enfin, au cours des années 1950, Berenice Abbott réalise pour le Massachusetts Institute of Technology un corpus d’illustrations sur les principes de la mécanique et de la lumière. Mêlant ambition pédagogique et recherche esthétique, ces images abstraites et expérimentales font écho aux photogrammes des années 1920.

Engagée dès les années 1920 auprès des milieux de l’avant-garde artistique, militant contre le pictorialisme et l’école d’Alfred Stieglitz, célèbre également pour avoir œuvré à la reconnaissance internationale d’Eugène Atget, Berenice Abbott a consacré toute sa carrière à interroger les notions de photographie documentaire et de réalisme photographique.
Montrant la richesse de cette démarche, la rétrospective présentée par le Jeu de Paume met en lumière l’unité et la diversité de sa production photographique.
(Source de l'information Musée du Jeu de Paume)


Commissaire : Gaëlle Morel,
curator au Ryerson Image Centre, Toronto.

L'exposition est organisée par le Jeu de Paume, Paris
et coproduite avec le Ryerson Image Centre, Toronto.
http://ryersongallery.ca/

En partenariat avec A Nous, arte, de l'air, Stiletto et Fip

dimanche 11 mars 2012

LA VIE CONTRARIEE DE LOUISE DE CORINNE ROYER.. PEUT ON INFLECHIR SON DESTIN?



Question lancinante d'une auteure de talent telle Corinne Royer qui après M comme Mohican nous sert ce superbe livre venu du tréfonds de l'histoire de notre pays.
Quand le vent de l'histoire qui charrie ses nuages de mémoire collective peut interférer avec l'intime des individus et les tourmenter dans une lancinante question.Sans mémoire sommes-nous vivants ou morts ?
Bonne question posée par Corinne Royer dans son dernier roman qui a choisi la terre des « Justes parmi les nations » dans cette commune du Chambon sur Lignon.

La mémoire dans notre société actuelle, est devenu un devoir de chaque citoyen car l'oubli est facteur de danger.

Ce village fut la seule commune de France à se targuer de la distinction en sauvant des juifs en grand nombre avec une folle générosité qui contrasta avec l’austérité protestante de ces cévenols. La vie contrariée de Louise est un très beau récit en alternance mêlant le passé, un journal, celui de Louise sous le joug des allemands et la quête d’un américain à la recherche de ses racines. Cet américain c’est James Nicholson tout droit débarqué des Etats Unis pour y rencontrer Louise sa grand-mère. Mais le sort en décide tout autrement, Louise décède le jour de l’arrivée de James qui n’a plus que ce journal intime de l’aïeule pour se plonger dans son passé.
James doit il partir??
Extrait du livre:
"Comment partir sans rien savoir de Louise ? Tant d'attachement à cette femme jusqu'alors inconnue lui inspirerait forcément un retour sur cette terre protestante, aux confins de l'Ardèche et de la Haute-Loire, avec ses maisons aux toits de lauze, ses murs de pierre grise, ses hameaux raturés, les lieux d'un crime qu'il n'avait pas commis mais dont il se sentait pourtant coupable.
En se redressant, il porta la main à son estomac. De cette faim de loup qui à présent le tenaillait, il décida de se libérer avant toute chose. Car du reste, de la masse oppressante et sombre qui enflait dans sa poitrine, de cette bête insatiable qui lui dévorait les tripes et dont il sentait le souffle soulever ses côtes, il lui semblait que jamais il ne pourrait se défaire. Jamais il ne pourrait seulement la museler. Sans doute, sa faim assouvie, rasséréné par le lent ressac des sucs gastriques dans son corps, tournerait-il le dos sans remords ni regret à cette souche familiale dont il avait jusque-là ignoré les racines et dont la frondaison ne l'avait jamais abrité des petites et grandes tracasseries de la vie.
Il hésitait."



Très originale approche de faire lire ce journal par Nina la serveuse de bar qui va en voix off dérouler les images et l’atmosphère de l’époque. Souvent jugée trouble, l’âme française y est réhabilitée par cette France généreuse, discrète et taciturne qui protégea des milliers de réfugiés dans ses fermes reculées. Pourtant et c’est l’intérêt du livre tout n’est pas parfait comme si la béatitude devait se gagner par le péché, avec l’ombre et la lumière qui nimbent notre vérité Louise avait une liaison avec France l’occupant nazi ;la lettre cachée dans un médaillon révèle le terrible secret des enfants que Louise et Franz vont chercher à sauver, chaque lecteur sera convié à l’ alternative, dire ou ne pas dire la vérité ? et celà dépendra du bon vouloir de Nina narratrice et traductrice à la fois… renforçant ainsi le vieil adage selon lequel, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire.

Quelle lourde charge pèse sur les épaules de Nina qui ne veut pas porter le deuil des 18 petits poucets et qui impose son rythme à James, ce cahier rouge qui distille petit à petit la vérité, sa vérité En évitant tout pathos et toute description clinique de l’histoire qu’elle ne tenait d’ailleurs pas à refaire, l’auteure nous transporte au cœur de sa démarche mémorielle, avec ses doux euphémismes pour désigner les occupants sous le nom d’Ogres et les enfants sous le nom de Petits Poucets. Curieusement cette pudeur exacerbe la tragédie de ces petits loupiots qui ont leur destin entre les mains d’un couple interdit. L’amour a sa place dans les situations les plus pénibles et c’est ce qui rend les personnes éminemment humaines et fragiles à la fois. Des héros ordinaires qui sont comme nous mais dont la beauté de leurs gestes et l’impureté de leur comportement n’en rend que leur action plus sublime. Terre reculée et lointaine mais si hospitalière qui a vu défiler Virginia Hall, le plus célèbre agent secret féminin de la seconde guerre mondiale et Albert Camus qui a trouvé, en 1942 dans ces collines cévenoles, le refuge dans la Pension de famille Oettly, pour y soigner sa tuberculose et y rédiger le Malentendu et une grande partie de La Peste. En ces temps où les législateurs s’emparent du devoir mémoriel pour refaire l’histoire, Corinne ne fait pas l’histoire, elle la raconte sans prétention d’authenticité historique ce dont le lecteur lui saura gré, un lecteur transporté au cœur de l’ambiance du moment, ce qui est le très bon travail attendu de l’écrivaine. Personne ne peut se soustraire à son destin, ce livre est pour moi un bréviaire à la foi de l’humilité et de l’humanité.

Editions: Héloïse d'Ormesson
Prix:18€
Nombre de pages :232

EAN13 : 9782350871899
Date de parution : 15/03/2012

Henri-Albert Delorme© Le MagChic Mars 2012

EN CE MOMENT A LA GALERIE BENAMOU ..RACHEL YEDID


Du 7 au 24 mars 2012 à la Galerie Albert Benamou.

Pour cette nouvelle exposition, la Galerie Albert Benamou et Pascal Amel, commissaire de l'exposition «Traits d'Union - Paris et l'art contemporain arabe», ont choisi cinq plasticiens originaires du monde maghrébin et proche oriental qui vont et viennent entre leurs pays d'origine et les villes-mondes occidentales : Paris, Londres, Berlin, New York...
Parmi ces artistes Rachel Yedid qui vient d'avoir les honneurs du Jérusalem Post nous fait le sien celui de mous rendre visite à Paris et c'est un délice de découvrir voire retrouver les oeuvres majeures de cette fée du pinceau

Hicham Benohoud
Mahi Binebine
Nermine Hammam
Najia Mehadji
Rachel Yedid

Galerie Albert Benamou
24, rue de Penthièvre
75008 Paris
tel : 01 45 63 12 21


jeudi 8 mars 2012

CINQUANTE ANS DE SUNDAY TIMES,MAGCHIC A LA SAATCHI GALLERY A LONDRES


Quelle belle occasion de promouvoir la photo lors de cette exposition en cours qui a ouvert ses portes en janvier et va fermer ses portes prochainement le 18 mars 2012.
Les photographies du Sunday Times parmi les meilleures du monde y sont offertes au regard du public,MagChic en cette journée mondiale de la femme en a sélectionné quelques unes.
James Natchwey en octobre 1969 a su capturer cette femme en burqua à la périphérie de Kaboul pleurant sur la tombe creusée à la va vite et ayant enseveli son frère tué dans une attaque de roquette.
Belle image de cette femme abstraite !
Celle du dessous n'est pas moins poignante avec le cliché d'Harriet Logan qui montre cette femme errant dans les rues de Kaboul,en plein hiver quelques mois après le retour des talibans.Toute femme tentant de montrer son visage était sévèrement punie.
Pour elles MagChic leur devait cet honneur qui est aussi celui du Sunday Times qui a perdu son reporter Miss Corvin.


Dans un autre style la femme libérée qu'était Amy Whinehouse manque terriblement et sa photo est le plus beau clin d'oeil à l'audace féminine.