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Chic,choc et charme



dimanche 6 mars 2011

ROSE DE TATIANA DE ROSNAY


Un passé de Paris pas si Rose

Tout part d’un courrier émanant de la Préfecture : Expropriation

L’article 545 du Code Civil édicte que nul ne peut être contraint de céder sa propriété si ce n’est pour une cause d’utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnité,mais Rose n’en a cure !!!

En me promenant maintes et maintes fois Boulevard St Germain, j’ai dû croiser le fantôme de Rose sans m’en rendre compte ; une Rose qui a subi les affres de l’expropriation et qui en dépit du code Civil s’est refusée à abdiquer.
Dans sa relation épistolaire avec son défunt mari Rose exprime ses souffrances dans un Paris, ravagé à son sens « par la poussière, l’inconfort, les torrents de boue, les débris et les destructions » préludes d’un « Paris cliquant et de mauvais goût.
Tatiana de Rosnay nous plonge au cœur du Second Empire où Paris subit sa plus lourde opération urbaine menée par la poigne et la pioche du Baron Haussmann, le meilleur ennemi de Rose.
Située rue Childebert sur le tracé du Boulevard St Germain, la maison de Rose est expropriée et sera démantelée.
« La maison me tient dans son étreinte protectrice »
Rose ne veut pas s’en aller, quitter ce quartier qu’elle croyait protégé par la proximité de l’Eglise St Germain.
Un immeuble ??.....plus que ça une demeure familiale, « cette maison mon amour » sous le sceau d’une promesse faite à Armand, l’amour disparu….avant les décombres..un secret de plus de trente ans bien caché…..

Le traumatisme suscité par les travaux d’embellissements vous pète en pleine gueule comme un coup de pioche….des métiers antiques disparaissent comme les pans des murs des maisons, dans le nuage de la poussière de nos souvenirs.
Deux mondes s’affrontent celui des petites gens dans un Paris qui leur convient bien et celui des bals de l’Empereur,à l’écart du tumulte et ardents défenseurs de la modernité…mais à quel prix.. ?
Le pretium doloris, le prix de la douleur ne s’indemnise pas en matière d’expropriation…l’auteure a su le chiffrer à l’aune des sentiments !!!

Ne ferions nous jamais une omelette sans casser des œufs… ? ¨Parisiens et provinciaux vous avez le droit de savoir et surtout d’écouter Rose, le devoir de lire son témoignage pour regarder le présent.
Anatole France disait : « L'amour du passé est inné chez l'homme. Le passé émeut à l'envi le petit enfant et l'aïeule ; le passé c'est notre seule promenade et le seul lieu où nous puissions échapper à nos ennuis quotidiens, à nos misères, à nous-mêmes. »
L’auteur a programmé ma prochaine promenade Boulevard St Germain où flottera comme un sentiment de culpabilité mais qu’elle en soit remerciée car grâce à elle en traversant vers le Métro St Germain, je surveillerai désormais la silhouette de Rose

Quand mon livre s’est refermé dans le vacarme assourdissant de cette période, je me suis retrouvé dans l’antichambre de la belle Epoque, dans la senteur du parfum de Rose et d’Alexandrine.
Un charme suranné qui au rythme d’une barque vous conduit vers notre histoire, l’Histoire de Paris. Chaque lettre de Rose est une jolie parenthèse dans la narration comme si chacune d’elle devait délivrer le parfum de l’ouvrage.
A mon avis Tatiana , remarquable dans sa reconstitution historique a su aimer ses personnage et a du ressentir beaucoup de tristesse à les quitter, mais qu’elle soit rassurée, ils sont chez nous dans notre cœur de lecteur et dans le vôtre bientôt.
Séduit par ce roman,véritable ode à la capitale !

Roman tiré en 70 000 exemplaires
Editions Héloïse d’Ormesson
Sorti le 4 mars 2011
247 pages
Prix : 19 €
Disponible dans toutes les librairies

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