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lundi 4 janvier 2010

ALBERT CAMUS NE DOIT PAS ALLER AU PANTHEON!!


ALBERT CAMUS NE DOIT PAS ALLER AU PANTHEON

Je ne ferai pas une exégèse de trop ….ce serait trop prétentieux mais Albert CAMUS c’est mon histoire, et je n’ai pas du tout envie qu’elle se termine au Panthéon !
Si l’on regarde les statistiques on relèvera une accélération de la Panthéonisation depuis la 5 ème république (comme par hasard …avec la Présidentialisation du régime)
Petit rappel historique,cet hommage relevait des prérogatives du Parlement,mais vu qu’aucun texte ne régit la démarche,on parlera de droit coutumier.

Mon Panthéon à moi comme celui du peuple c’est la Mémoire, celle des livres que j’ai lus(Tous !!) et je fais ma crise de jalousie.
Curieux paradoxe de la pensée libérale que celui de nationaliser les hommes célèbres
Cet homme génial a jalonné ma route pour mieux allumer mes balises intellectuelles allant jusqu’à croiser sa route parfumée par les églantines blanches et les mimosas d’Alger la Blanche et de Tipasa la chrétienne du Maghreb .Alger,le quartier de Belcourt visité à l’occasion d’une mission internationale.
Camus tu es de Lourmarin la Lubéronne qui sommeille au pied de ce château où tout gamin je jouais dans l’ignorance de ta tombe toute proche. Ta maison,simple et discrète Albert, j’y passe 100 fois par jour,devant chaque été pour y respirer ta cigarette et m’imprégner de ta pensée….
Ironie du sort ma route provençale me conduit sur tes pas et ceux de René Char quand je me laisse bercer par la clapotis des nego chin qui glissent comme des gondoles,sur la Sorgue.
Ma terminale philosophie fut peuplée de mes héros camusiens,ce docteur Rieux dont j’endossais dans mon imaginaire la blouse blanche face aux rats,Caligula que nous tentâmes de mettre en scène, et l’Etranger sorti pendant la guerre et que le chef de la censure allemande a dévoré en une nuit……tu as usé les piles des mes lampes de poches planquées sous les draps du pensionnat.
Dans mes rêves j’étais Meursault qui flirtait avec Marie Cardona…..l’exutoire de mes fantasmes et mes colères. Camus était l’homme qui aimait les femmes, il les a aimées et respectées,dois je y trouver une influence ?
Camus fut plus qu’un auteur de classe terminale, un ouvreur de la pensée qui trace votre vie et qui lui donne une ligne…………
Albert je voulais te dire que j’ai croisé un homme qui t’a aimé et mis en valeur,à mon sens le seul qui puisse vraiment parler de toi ..je voulais parler de Roger Quilliot avec qui nous parlions de toi,des heures entières. Docteur ès lettres, Roger Quilliot(,ancien Ministre du Logement et maire de Clermont Ferrand) était spécialiste de l'œuvre d'Albert Camus dont il avait préparé l'édition dans la collection de La Pléiade.
A ce propos je vous invite à lire l'excellentissime supplément du Figaro Hors Série Albert Camus.
Poussons plus loin cette logique synchrone qui m’a conduit sur ses traces au Chambon sur Lignon,village auvergnat à la porte des Cévennes Camus y soigna sa tuberculose,auprès de la famille de son épouse
J’invite monsieur le Président à lire Camus avant de l’enfermer au Panthéon,lui qui était claustrophobe.
Albert Camus n’aurait pas aimé de tels honneurs qui permettent , surtout à ceux qui rendent l’hommage, de se mettre en valeur.
Pour citer Albert Camus « J’ai grandi dans la mer et la pauvreté m’a paru fastueuse,puis j’ai perdu la mer,tous les luxes m’ont déjà paru gris,la misère intolérable »…laissez lui au moins préférer le soleil et la lumière du Lubéron,à la froideur et la grisaille de la Montagne Ste Geneviève

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